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Grand Angle  

Maroc : Après Sidi Ali, Centrale et Afriquia, le boycott vise le poisson

Suite au succès de la campagne de boycott lancée dans les réseaux sociaux et visant trois produits de consommation, le poisson s’ajoute à la liste, sous le slogan «Khellih ioum» (laisse le nager), suite à l’augmentation des prix lors du mois de Ramadan.

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Des appels au boycott du poisson ont été lancés. / Ph. Mehdi Moussahim - Yabiladi
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La Fédération nationale des pêches maritimes a intervenu rapidement suite aux appels de boycott, lancés par des pages sur les réseaux sociaux sous le nom «Khellihe ioum» (laisse le nager), en organisant hier soir, une rencontre avec les différentes chambres régionales de pêche qui représentent les propriétaires de bateaux et d’embarcations. Le but de cette réunion est de connaître les raisons de ce boycott, mais aussi ce qui a poussé à la hausse des prix.

La Fédération des chambres des pêches maritimes a attribué cette hausse durant le mois de Ramadan aux pratiques de certains intermédiaires. Elle appelle les autorités publiques à mobiliser les mécanismes de contrôle pour lutter contre la spéculation sur les prix des produits alimentaires de base. La Fédération a affirmé, dans un communiqué parvenu jeudi à la MAP, que «les propriétaires de bateaux de pêche ne sont pas responsables de cette hausse et que les prix sur les marchés de gros du poisson dans les ports de pêche n’ont connu aucune augmentation significative au cours des derniers mois.»

Appel à la protection des consommateurs

Selon la même source, la flambée des prix est principalement due aux intermédiaires du commerce du poisson, qui s’adonnent à des pratiques malhonnêtes en monopolisant ces marchandises et en profitant de ces occasions, où la demande est élevée. Ainsi, ils augmentent le prix aux dépens des consommateurs et des armateurs des bateaux de pêche.

«Les propriétaires de bateaux de pêche sont contraints, par la loi, de vendre leurs produits dans les ports par l’entremise de l’Office national des pêches», a précisé la Fédération, assurant que le prix des sardines varie entre «un montant minimal de 3 dirhams et maximal de 8 dirhams, avant et pendant le mois sacré». La Fédération a appelé les autorités publiques à «protéger les consommateurs contre l’avidité de certains intermédiaires dont le seul souci est de faire rapidement des profits aux dépens du citoyen» et leur a demandé de «mobiliser tous les mécanismes de contrôle pour lutter contre le monopole et la spéculation sur les produits alimentaires».

Mustapha El Khalfi, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, a réagi aux appels au boycott du poisson lors d’une conférence de presse, jeudi. Il a déclaré que le gouvernement veille à «protéger le pouvoir d’achat des Marocains, spécialement les catégories pauvres qui vivent dans la précarité». Et d’ajouter que c’est «une affaire centrale pour le gouvernement» et qu’il n’y aura pas de «tolérance en cas d’augmentation des prix d’une manière spéculative», avant de conclure que «le comité ministériel concerné par la vérification des prix des produits les plus consommés va se réunir, pour que l’exécutif puisse s’impliquer davantage dans la protection du pouvoir d’achat des citoyens.

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