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Grand Angle

Des photos artistiques magnifiant Casablanca d’antan et d’aujourd’hui

Jawhar Kodadi a voulu rendre hommage à sa ville natale en mélangeant dans le même cliché des photos d’hier et d’aujourd’hui.

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Jawhar Kodadi a mixé entre des photos d'antan et des photos actuelles. / Ph. Jawhar Kodadi - Photographe.ma
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Le photographe Jawhar Kodadi est un amoureux de Casablanca, sa ville natale. En 2016, il s’est lancé dans un projet de photographies qui mixent entre le Casablanca d’autrefois et celui d’aujourd’hui dans une série intitulée «Casablanca hier, Casablanca aujourd’hui, mémoire d’une ville».

Les photos prêtent à confusion. Nous pourrions penser qu’elles ont été prises le même jour. Sur l’une nous pouvons apercevoir l’ancien théâtre municipal sur l’avenue Lalla Yacout, aujourd’hui disparu, tandis que des passants longent l’avenue en flânant. Sur une autre, on reconnaît l’avenue Mohammed V ; la moitié gauche de la photo date de 1920 et la moitié droite de 2016, où aujourd'hui passe le tramway. Chaque cliché nous rend nostalgique du passé et donne envie de sauvegarder ce patrimoine architectural qui fait la richesse de Casablanca.

le théâtre municipal de l'avenue Lalla Yacout, aujourd'hui il n'existe plus. / Ph. Jawhar Kodadi - photographe.male théâtre municipal de l'avenue Lalla Yacout, aujourd'hui il n'existe plus. / Ph. Jawhar Kodadi - photographe.maLe théâtre municipal de l'avenue Lalla Yacout. Aujourd'hui il n'existe plus. / Ph. Jawhar Kodadi - photographe.ma

Perte de la mémoire collective

Jawhar Kodadi, contacté par Yabiladi, indique que «la question du patrimoine n’est plus au centre des préoccupations, c’est pourquoi il y a beaucoup de bâtiments qui ont été démolis ou qui n’existent plus, comme l’ancien théâtre municipal sur Lalla Yacout et les galeries Lafayette». Le fait de «perdre ces bâtiments, ces espaces» mène à la «perte d’une partie de la mémoire collective et de l’identité d’un peuple de citoyens casablancais».

Les photos réalisées par Jawhar Kodadi sont justement en lien avec l’espace et l’identité collective. «Il m’a semblé juste et pertinent de faire ces photos sur lesquelles on met côte à côte le passé et le présent», ajoute le photographe et architecte de formation, puisque l’espace est un repère pour la suite du déroulement de l’Histoire. «Le fait de le détruire impacte la ligne conductrice de l’Histoire», dit-il. 

Immeuble de l’IMCAMA par Albert Greslin vu depuis l'avenue My Youssef. / Ph. Jawhar KodadiImmeuble de l’IMCAMA par Albert Greslin vu depuis l'avenue Moulay Youssef. / Ph. Jawhar Kodadi

Jawhar Kodadi a fait des études d’architecture et un mémoire de fin d’études sur le patrimoine de la ville économique du royaume. Les photos de «Casablanca hier, Casablanca aujourd’hui, mémoire d’une ville» n’ont jamais été exposées, mais publiées sur plusieurs sites, précise l’artiste.

La principale difficulté qu’il a rencontrée lorsqu’il menait son projet a été de trouver le même angle que sur la photo d’antan et de trouver «l’objectif et le focal utilisé par le photographe et l’endroit qu’il a choisi». La réalisation de ces clichés a pris près d’un mois.

Le message de Jawhar Jodadi à travers ces photos est que «l’espace sert de lien entre le passé et le présent». La photo représente cette idée. «Si vous faites attention à certaines photos, vous allez réaliser qu’il n’y pas une grande différence entre hier et aujourd’hui. Par exemple sur celle de l’avenue Moulay Youssef, on a l’impression qu’il y a un groupe de gens qui traversent d’hier à aujourd’hui, que l’Histoire continue de se dérouler», précise le photographe.

Et dire que ce projet est né sur un coup de tête… Les photos vous donneront envie de vous balader à Casablanca en vous demandant à quoi ressemblait la ville soixante ans plus tôt. 

A l'angle de l'avenue Hassan II et Moulay Youssef, vue du parc de la ligue arabe. / Ph. Jawhar Kodadi - photographe.maA l'angle de l'avenue Hassan II et Moulay Youssef, vue du parc de la Ligue arabe. / Ph. Jawhar Kodadi - photographe.ma

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