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Grand Angle

Emission spéciale MRE : Vers une certification halal de confiance ?

Le mois sacré du Ramadan continue d’attiser l’appétit du consommateur marocain et fait exploser les bénéfices du marché halal en Europe. Les MRE installés en France qui veulent manger halal se retrouvent face à un dilemme : comment reconnaître les marques certifiées ? Le certificat est-il crédible ? Comment faire pour s’y retrouver ?

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Le marché halal en France représente plus de 5 milliards d'euros. / Ph. DR
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Dans l’émission hebdomadaire «Faites entrer l’invité» de Radio 2M dédiée au Marocains du monde et en partenariat avec Yabiladi, les questionnements autour du marché halal se posent, notamment sur les certifications apposées par les organisations musulmanes et leur crédibilité.

Le marché halal, qui représente près de 500 milliards de dollars dans le monde et 5 milliard et demi d’euros, est en plein essor. «C’est un marché qui prend un volume assez conséquent et qui intéresse les grandes surfaces et les opérateurs», déclare au micro de Radio 2M Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi.

Même son de cloche chez Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis, spécialisé dans le marketing, qui indique que son cabinet est à l’origine du chiffre d’affaires du secteur halal en France, un marché complexe à estimer. Il explique que la plus grande partie du business tourne autour de la viande (85% du marché) et a lieu dans le commerce traditionnel, loin des grandes surfaces, qui font partie du commerce dominant en France. Il ajoute par ailleurs que lors du mois sacré, les dépenses alimentaires augmentent de 34%. «C’est une très grosse niche», dit Abbas Bendali.

Harmonisation des référentiels religieux

Toutefois, des dérives ont lieu dans ce marché, puisque certains organismes de certification profitent de ce business florissant pour apposer la norme halal sur des produits qui ne le sont pas. «Les organismes de certification ont un référentiel. Si c’est purement du business, la définition du halal va dépendre des demandes de leurs clients. Les consommateurs n’ont pas de protection sur cette qualité, ça se passe entre le certificateur et l’industriel ou le boucher», précise Hanane Rezgui, présidente de l’Association de sensibilisation, d’information et de défense des consommateurs musulmans.

Aslam Timol, président de la Commission halal au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), fait part du même constat en qualifiant le marché de certification halal de «désordonné et anarchique». Pour contrer les dérives, le CFCM «a un devoir pour essayer d’harmoniser les référentiels religieux qui existent», ajoute le responsable. Ensuite, il faut «assainir les pratiques», un travail considérable pour la Commission présidée par Aslam Timol. Ce dernier admet même que certains certificateurs demandent à harmoniser les pratiques et de communiquer dessus.

Toutefois, le responsable du CFCM invite le consommateur à faire preuve de plus de bon sens pour ne pas se retrouver face à des viandes impropres à la consommation humaine, par exemple si les prix sont très bas par rapport aux prix du marché. Hanane Rezgui quant à elle, conseille de se référer à l’odeur dans certaines boucheries, estimant que si les conditions d’hygiène ne sont pas réunies, il ne faut pas acheter de la viande.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com