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Grand Angle

Après l'Afrique du sud, le Polisario a mis le cap sur Angola

Si l'Angola reconnait toujours la «RASD», il commence lentement à prendre ses distances avec le Polisario. Il y a deux jours, son «ministre des Affaires étrangères» n'a pas eu droit à la traditionnelle audience avec le président Lourenço comme ce fut le cas en Afrique du sud et en Namibie.

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Le président Joao Lourenço reçu par le roi Mohammed VI /
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Après l'étape sud-africaine à l'occasion d'une nouvelle session du Forum Afrique-Japon suivie d'une escale en Namibie, le Polisario a mis le cap sur l'Angola. Son «ministre des Affaires étrangères» s'est rendu à Lunda pour une visite de deux jours.

Le 16 mai, Mohamed Salem Ould Salek a été reçu par le chef de la diplomatie angolaise, Manuel Domingos Augusto, nommé à ce poste le 28 septembre 2017, soit seulement deux jours après la cérémonie de prestation de serment du président João Lourenço.  

Pas d'audience avec le président angolais

Contrairement à Pretoria et à Windhoek où Ould Salek a eu droit à des audiences avec les chefs d'Etats, Cyril Ramaphosa et Hage Geingob Gottfried, à Luanda il n'a pas bénéficié du traitement de faveur. Une preuve de l’infléchissement de la politique étrangère de l'Angola qui est en train de prendre forme en Afrique depuis huit mois.

Depuis son accession au pouvoir, Lourenço a veillé à garder les liens traditionnels et privilégiés avec les anciens alliés du Mouvement Populaire de Libération de l'Angola (MPLA) pendant les années de guerre civile, tels l'Afrique du sud et l'Algérie. Mais il a également initié une ouverture sur d'autres forces continentales connues pour leur soutien à l'UNITA de Jonas Savimbi.

C'est dans ce cadre-là que João Lourenço avait décidé dès sa prise de fonction de nommer Manuel Domingos Augusto aux commandes de la diplomatie de son pays à la place de Georges Chikoti. Celui-ci avait en effet dirigé le département angolais des Affaires étrangères de novembre 2010 à septembre 2017, sous le règne sans partage de José Eduardo Dos Santos et de sa famille.

Ouverture vers le Maroc

Le Maroc est, d'ailleurs, parmi les pays avec lesquels João Lourenço souhaite ouvrir une nouvelle page dans ses relations diplomatiques.

En témoigne, ses deux réunions en l'espace de quelques mois avec le roi Mohammed VI : le 29 novembre 2017 à Abidjan en marge du sommet Union africaine-Union européenne, et le 29 avril à Brazzaville à l'occasion du 1er sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de la Commission Climat et du Fonds bleu du Bassin du Congo.

Lors des deux rencontres, Manuel Domingos Augusto était présent. Un rapprochement entre les deux pays qui pourrait se concrétiser par une visite au Maroc. En effet, à Abidjan, le roi Mohammed VI a invité le président angolais à effectuer une visite au Royaume.

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