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Espagne : La communauté musulmane souffre des amalgames entre terrorisme et islam

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Plusieurs dizaines de musulmans de Barcelone se sont rassemblés après les attaques de Barcelone pour dénoncer les actes terroristes. DR
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La communauté musulmane installée en Espagne continue de faire face aux stéréotypes associés au terrorisme djihadiste, indique le journal espagnol El País.

L’attaque au couteau perpétrée samedi 12 mai à Paris a éveillé des sentiments partagés chez Fatima Benamar, une traductrice sahraouie installée en Espagne depuis 27 ans. «Après une attaque terroriste, je sens que quelque chose d’horrible s’est passé. Je pense aux familles des victimes, mais en même temps je commence à paniquer à l’idée d’aller travailler le lendemain», raconte-t-elle.

Cette peur dont parle Fatima Benamar, en tant qu’Arabe et musulmane, est celle de faire l’objet d’amalgames entre terrorisme et islam. «On me dit parfois ‘regarde ce qu’ont fait tes compatriotes’», regrette-t-elle. A cet égard, El País ne manque pas de citer le National Counterterrorism Center, selon lequel entre 2001 et 2015, 75% des victimes du terrorisme djihadiste se trouvaient dans des pays à majorité musulmane.

Quelques jours après les attentats terroristes en Catalogne, le 17 août 2017, la fille de Fatima Benamar s’est entendu dire : «Retourne dans ton pays, vous avez fait assez de dégâts ici !». Usua Ben Hander, âgée de 17 ans, s’est demandée à quel pays faisait référence l’homme qui lui a lancé cette attaque verbale. «Je suis née à Fuenlabrada (localité au sud de Madrid, ndlr), or quand vous avez la peau basanée dans un endroit où tout le monde a la peau blanche, vous subissez inévitablement des propos racistes», dit-elle.

«Les gens ne s’adressent pas à nous en tant qu’Algériens, Tunisiens ou Marocains, mais en tant qu’Arabes («moros», en espagnol, ndlr). Ce mot a une connotation négative», remarque Salaheddine Salhi, chercheur à l’université de Castille-La Manche, même s’il apprécie qu’il n’y ait pas de partis politiques antimusulmans en Espagne, comme c’est le cas en France avec le Front national ou aux Pays-Bas avec le Parti pour la liberté.

Pour rappel, avec 769 050 résidents, la communauté marocaine est la plus nombreuse en Espagne, d’après l’Institut national de statistiques (INE).

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