Maroc-Norvège : Khalid Skah passe à la vitesse supérieure

Le médaillé d'or olympique de 1992 se tourne vers le spirituel pour pouvoir retrouver sa progéniture. « Je vais demander à des oulémas du monde arabo-musulman d'émettre une fatwa sur la meilleure façon de récupérer mes deux enfants: Selma, née en 1993, et Tarik, né en 1996 », a-t-il précisé dans une interview accordée à l’AFP mercredi dernier. Pour rappel, la fatwa n'est pas forcément une condamnation mais un avis juridique, un conseil ou une recommandation d'un chef religieux ou spécialiste de la loi islamique sur n'importe quel sujet.

En plus de cette fatwa, l’ex-champion du monde de semi-marathon a déclaré à l’AFP : « j'ai décidé d'accorder 500 000 dollars à celui qui me ramènera mes enfants au Maroc ». De quoi donner des idées à certains ! Dans tous les cas, pour Khalid, « les Norvégiens ont commis un acte criminel », et, il souhaite à tout prix exercer son droit ; d’autant plus qu’il a dit aussi que « la fatwa islamique pourrait être une loi du talion ». Selon lui, il a « le droit d'agir en appliquant la fatwa qui pourrait être émise », a-t-il poursuivi sans fournir d'autres précisions.

Depuis le début de l’affaire Skah, celle-ci empoisonne les relations entre Rabat et Oslo. Le 17 août dernier, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération qui soutien l’athlète soulignait dans un communiqué que les autorités norvégiennes « ne sauraient ni ignorer, ni minimiser la nature des manquements commis à Rabat par leurs diplomates, dont les témoignages sont désormais nécessaires pour les besoins de l'enquête judiciaire diligentée par le ministère public ».

La Norvège nie toute implication dans l’enlèvement. Mais « le départ précipité de l’ambassadeur Bjorn Olav Blokhus de Rabat, le rappel prématuré à Oslo de Stein Haugen, attaché de police chargé de l'immigration, après avoir passé moins d'une année à Rabat, (…) ainsi que la nomination d'un nouveau chargé d'affaires, constituent des preuves supplémentaires de la responsabilité de l'Ambassade » dans l’exfiltration des deux mineurs, rappelle le communiqué du département de Taieb Fassi Fihri.

Khalid Skah et son ex-épouse norvégienne, Anne Cecilie Hopstock se disputent la garde de Selma et Tarik qui ont la double nationalité maroco-norvégienne. Ces derniers développements laissent penser que ce feuilleton est loin d’être terminé.