Opération lobbying derrière le changement des avocats de la défense de Tariq Ramadan

Accusé de viol et de séquestration à Genève, Tariq Ramadan ne veut plus que les avocats Marc Bonnant et Yaël Hayat assurent sa défense. Selon le Muslim Post, repris par Le Point, l’islamologue veut charger Pierre de Preux et Guerric Canonica de son dossier en Suisse.

L’hebdomadaire français reprend le Muslim Post, qui présente Marc Bonnant comme étant un «anti-islam», dénonciateur d’une religion «conquérante et prosélyte». Il rappelle que Pierre de Preux, lui, «a défendu des employés de la Grande Mosquée de Genève», puis «a déposé un recours contre l’interdiction des minarets en Suisse auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme». «Le spécialiste du droit pénal a également été l’avocat d’un prince saoudien dissident qui avait accusé des membres du régime de Riyad de l’avoir enlevé», ajoute le Muslim Post. Pour toutes ces raisons, Tariq Ramadan aurait donc opté pour Me de Preux.

«Mais le scénario est, semble-t-il, un peu plus complexe», nuance Le Point, auprès duquel Marc Bonnant explique davantage les dessous de cette décision : «Depuis quelque temps, un Franco-Tunisien appelle des journalistes pour leur dire qu’il faut changer les équipes qui défendent Tariq Ramadan. Je ne connais pas ce monsieur. Je ne sais pas ce qu’il représente.»

«Sans le citer, l’ancien bâtonnier fait référence à un homme d’affaires franco-tunisien, Lotfi Bel Hadj, au cœur du dispositif de soutien à Tariq Ramadan, et principal sponsor du Muslim Post», précise le média français, ajoutant qu’il «ne serait déjà pas étranger au remplacement en France de Yassine Bouzrou et de son assistante, Julie Granier, par Emmanuel Marsigny». «Tariq Ramadan m’a remercié, me disant qu’un autre avocat serait choisi» ajoute encore Me Bonnant auprès de la même source. Dans La Tribune de Genève, il souligne, par ailleurs, que son ancien client «veut changer de stratégie». «Cela me va très bien», conclut-il.