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Grand Angle

Ramadan au Maroc : Les prix grimpent mais les habitudes restent

A chaque mois de ramadan, les habitudes alimentaires bien propres à cette période reprennent leur cours. Si la harira reste le mêts incontournable de la «table du ramadan», chaque foyer à ses préférences ou spécialités. Peu importe l’originalité de la recette, tous les ingrédients sont disponibles dans les souks marocains, et en quantité suffisante pour tout le mois sacré, même si les prix ont doublé pour certains aliments. Yabiladi est allé à la rencontre des marchands et des clients des marchés de Casablanca.

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La «feuille de pastilla» est très demandée pendant le ramadan. Pastillas, briouates ou nems, d'autres spécialités à base de cette pâte sont testées pendant le mois de ramadan, ou les ménagères s'ingénient à remplir la table du f'tour..
Pour les femmes actives, pas de panique: tout est dans le commerce. Ces dames qui vendent des msemmen, baghrir, mlaoui, voire même des briouates à des prix plus que raisonnables permettent aux «salariées» de respirer et remplir leur table le f'tour venu.
La tomate reste la bête noire des foyers cette année aussi. Les prix qui varient entre 7 et 9dhs restent trop élevés pour cet aliment utilisé dans pratiquement tous les plats, et principalement la harira.
« S'il n'y a pas de poisson, il n'y a pas de f'tour » annonce Abdelkrim, retraité. Tous les ramadans, il sort choisir lui-même son poisson. Si le f'tour est constitué d'abord d'aliments sucrés, poissons et tagines restent présents chez certaines familles.
Le prix des olives reste stable: 17dhs le kilo, toutes variétés et saveurs confondues. L'affluence dans les souks reste cependant moyenne en journée à cause de la chaleur, ce n'est qu'après 15h que les clients commencent à débarquer.
La chebbakia, gâteau au miel et aux graines de sésame, est le meilleur accompagnement pour la harira. Les prix sont stables, y'en a pour toutes les bourses: dans les commerces ils varient entre 20 et 60 dhs le kilo. Mais la plupart en font à la maison.
Le prix des dattes, autre aliment phare, n’est pas donné non plus. Les prix montent jusqu’à 140dhs le kilo, le moins cher s’arrêtant à 15dhs, « mais si j’étais vous, je n’en prendrai pas. La qualité est vraiment très mauvaise» nous confie le vendeur.

«Ramadan rime avec harira». Au Maroc, cette soupe met l'eau à la bouche. Appréciée pour sa teneur en vitamines, protéines et en glucides. La complexité de la recette et le coût élevé de sa préparation ne refroidissent personne. En faisant un tour dans les marchés, le kilo de tomate, principale ingrédient de la harira, allant de 7 à 9 dirhams n’est pas pour convenir à toutes les bourses. Quelques jours avant le ramadan, le kilo n'était qu'à 3dhs. Pourtant, rien n'y fait, la tomate reste haut la main le fruit le plus consommé pendant le ramadan. A Rabat par exemple, les chiffres prévisionnels de la Wilaya annoncent la consommation de 600 tonnes de tomate dans la capitale pendant cette période.

Très chère harira

Les lentilles et pois chiches, autres ingrédients indispensables de la harira, souffrent d'une légère hausse de prix. Il passe de 17 à 20 dhs le kilo entre avant et pendant le ramadan «mais on y peut rien. On peut à la rigueur se passer de lentilles (dans la harira, ndlr), mais les pois chiches, c’est trop visible quand même», se résigne Malika, femme au foyer. Le prix des dattes, autre aliment phare, n’est pas épargné. Les prix grimpent jusqu’à 140 dhs le kilo, le moins cher étant à 15dhs, «mais si j’étais vous, je n’en prendrais pas. La qualité est vraiment très mauvaise, tu vas en jeter la moitié», confie un commerçant. La raison est simple : la plupart des dattes proviennent des stocks de l’année précédente, et n’ont pas tous été conservées dans des conditions idoines.

Chaque année, c'est la même chose. S’il n’y a pas de rupture de stock à craindre, les prix restent élevés pour certaines denrées de base. Certains mettent en cause la spéculation de la part des intermédiaires, d'autres pointent du doigt la demande anticipée des ménagères, quelques jours avant le ramadan. Conséquence : les prix ont naturellement grimpé. Mais selon les marchands, les prix ont de fortes chances de se stabiliser avec la demande, dès la première semaine. 

Ramadan, le mois des habitudes et de la convivialité

« Pour me faciliter la tâche durant les jours de jeûne, je prépare à l'avance les ingrédients des plats que je prépare. Je mets par exemple du persil haché en grande quatité dans le frigo, des crevettes décortiquées, les pois chiches préparées », explique Rabia, gérante de magasin, « comme ça en rentrant du travail je n'ai qu'à mélanger les ingrédients et à les mettre à cuire ».

Mohamed, ingénieur, « invite presque tous les soirs de la famille et des amis. Il y a même la fille d'un ami, une étudiante à Casablanca, qui vient prendre le ftour avec nous tous les soirs, et le gardien à qui on donne un peu de chaque plat », dit-il avant d'ajouter que « c'est pour cette raison que ça revient cher le ramadan. Mais c'est ça l'esprit du mois sacré, on est dans le partage ». Peu importe le coût, la convivialité et le partage sont les deux mots d'ordre du ramadan.

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