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Grand Angle

En rompant ses relations avec l'Iran, le Maroc fait d'une pierre plusieurs coups

L’annonce de la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran est une nouvelle offensive diplomatique réussie, signée par Rabat. Une occasion pour adresser des messages à destination de plusieurs interlocuteurs, dont l’Iran, le Polisario, la communauté internationale mais aussi les Etats-Unis et les pays du Golfe. Décryptage.

Publié
Le roi Mohammed VI et le président iranien Hassan Rohani. / Photomontage - H24info
Temps de lecture: 3'

Le Maroc annonçait mardi, via son ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran. La fin d’une lune de miel n’ayant que très peu duré, puisque Rabat et Téhéran venait à peine de rétablir en 2015 leur relations après six ans de rupture.

Le chef de la diplomatie marocaine n’a pas manqué de livrer plus d’informations, évoquant de nombreux détails sur des preuves «irréfutables», des noms identifiés et des faits précis qui corroborent une connivence entre le Polisario et le Hezbollah. Un rapprochement qui menace la stabilité et la sécurité du royaume.

C’est l’arrestation le 12 mars 2017 à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, d’un certain Kacem Mohamed Tajeddine, réputé d’être l’un des grands financiers du Hezbollah en Afrique, qui aurait poussé le groupe islamiste chiite, soutenu par l’Iran, à se venger du royaume en renforçant ses liens avec le Front Polisario.

Un message clair à l’Iran, au Polisario et à la communauté internationale

Mais en réagissant, encore une fois, par une offensive diplomatique, le Maroc n’adresse pas seulement des messages aux autorités iraniennes mais vise plutôt plusieurs interlocuteurs. Des messages «à qui de droit» destinés d’abord aux chiites du royaume. Rappelez-vous, en 2009, le Maroc avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran, pour ingérence dans les affaires intérieures marocaines. 

Rabat avait alors dénoncé l’activisme «avéré des autorités de ce pays (l’Iran), et notamment de sa représentation diplomatique à Rabat, visant à altérer les fondamentaux religieux du royaume (...) et à tenter de menacer l’unicité du culte musulman et le rite malékite sunnite au Maroc», affirmait Taïeb Fassi Fihri, alors ministre des Affaires étrangères. Cet énième divorce s’adresse donc aussitôt pour l’Iran que pour les chiites marocains en des messes basses, réaffirmant le refus de toute offensive chiite au sein du royaume.

Dans un contexte géopolitique plus large, la rupture est aussi un message clair à la communauté internationale quant au différend du Sahara occidental. Quelques jours seulement après la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et quelques semaines après l’offensive diplomatique marocaine suite aux incursions du Polisario dans la zone tampon, le Maroc revient à la charge. Encore une fois, il confirme qu’il surveille chaque centimètre de son territoire et qu’il met le Polisario sous la loupe.

Pour faire flèche de tout bois, Nasser Bourita confirmait devant les médias internationaux que Rabat dispose de preuves concrètes. Le message est vite livré et ceux qui tenteront de le décortiquer comprendront que le clin d’œil à destination de la communauté internationale insiste une nouvelle fois sur l’arsenal dont dispose le Maroc face au peu de moyens mis à la disposition de la MINURSO. C’est aussi une manière d'accentuer la mobilisation ayant précédé l’examen de la question du Sahara occidental en avril et de l'inscrire dans la continuité. Une manière de confirmer le refus catégorique de la passivité des Quinze quant aux manœuvres du Front Polisario.

Un appel du pied aux Etats-Unis et aux pays du Golfe

En rompant ses relations diplomatiques avec l’Iran tout en convoquant le même jour les médias internationaux pour largement médiatiser ce fait marquant, Rabat adresse aussi des messages à ses partenaires, les Etats-Unis et les pays du Golfe en l’occurrence. Pour les premiers, le Maroc saisit une occasion en or, coïncidant avec l’arrivée de plusieurs cadres anti-Iran dans l’administration de Donald Trump.

Le fait de pointer du doigt une connivence et assimiler un mouvement classé comme «organisation terroriste» par les Etats-Unis au mouvement séparatiste permettent au Maroc d’ajouter une nouvelle corde à son arc tout en contant fleurette au pays de l’Oncle Sam. Une occasion également pour se repositionner après l'équilibrisme entre Moscou et Washington au lendemain des frappes aériennes des Etats-Unis, de la France et de la Grande Bretagne.

Quant aux pays du Golfe, on se rappelle tous de la photo du roi Mohammed VI à Paris en compagnie du Premier ministre du Liban Saad Hariri et du prince héritier d'Arabie Saoudite Mohammed Ben Salman. Une rencontre ayant probablement balisé le terrain devant un retour à la normale dans les relations entre le royaume et le bloc Arabie Saoudite - Emirats arabes unies.

La neutralité de Rabat lors du début de la crise du Golfe a fortement déplu à certains. Rabat saisit donc l’occasion pour séparer le bon grain de l'ivraie et remettre les pendules à l’heure. D’ailleurs, les réactions des deux pays n’ont pas tardé. Quelques heures seulement après l’annonce, Ryad et Abu Dhabi condamnaient presque à l’unisson les «ingérences iraniennes dans les affaires intérieures» du royaume du Maroc.

moden
Date : le 04 mai 2018 à 18h58
Et comme l'a si bien résumé Mr Azdine Idrissi Les carottes sont cuites pour la junte d'Alger. La funeste connexion entre le mortifère Hezbollah et le pion d'Alger le polizbel est définitivement faite. Le lien est irrémédiablement établi. La communauté internationale inquiète a dressé l'oreille. Le Hizbollah au Maghreb c'est une très grave menace. La dictature militaire algérienne est entré dans l'histoire comme celle qui veut offrir le Maghreb aux forces obscures du mal au Moyen-Orient. Non contente d'EXPORTER l'insécurité au Sahel, Alger IMPORTE aussi toutes les forces animées par des doctrines moyen ageuses au Maghreb. Un régime qui sombre dans la folie.
moden
Date : le 03 mai 2018 à 22h42
Le Maroc est un pays souverain, il s'allie avec qui il l'entend, avec des pays amis, comme l'Algérie qui a déjà choisi son camps et s'est déjà alliée avec la Syrie, Russie, Iran, Hoballah, Polisario, Venezuela, Boko Haram ...sans demander l'avis du Maroc, mais le sujet ici reste que le chef de la diplomatie marocaine n’a pas manqué de livrer plus d’informations, évoquant de nombreux détails sur des preuves «irréfutables», des noms identifiés et des faits précis qui corroborent une connivence entre le Polisario et le Hezbollah. Un rapprochement qui menace la stabilité et la sécurité du royaume.
youksi
Date : le 03 mai 2018 à 03h19
T'as bien raison ,mettons nous du coté du plus fort ! peu importe la vérité et la justice.. quand je lis ça je me rends compte a quel point nous sommes ..les américains et les bédouins nous ont vraiment corrompus .
Azdine Idrissi
Date : le 03 mai 2018 à 02h54
Panique à Alger. Les carottes sont cuites pour Alger. La funeste connexion entre le mortifère Hezbollah et le pion d'Alger le polizbel est définitivement faite. Le lien est irrémédiablement établi. La communauté internationale inquiète a dressé l'oreille. Le Hizbollah au Maghreb c'est une très grave menace. La dictature militaire algérienne est entré dans l'histoire comme celle qui veut offrir le Maghreb aux forces obscures du mal au Moyen-Orient. Non contente d'EXPORTER l'insécurité au Sahel, Alger IMPORTE aussi toutes les forces animées par des doctrines moyen ageuses au Maghreb. Un régime qui sombre dans la folie.
moss_26176
Date : le 03 mai 2018 à 01h45
Et les caporaux ? Makayn walou ? C'est du béton ? Doing business c'est l'Algérie... Il est admis que le polizario est logé financé armé par l'Algérie et la connexion avec le Hezbollah c'est l'Alliance avec le diable... Et il sera facile de le prouver vue comment la diplomatie marocaine gére cette affaire.
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youksi à écrit:
Le makhzen ment..il nous prends pour des cons.
moss_26176
Date : le 03 mai 2018 à 01h40
Il faut lire les arguments... Armer et entraîner le polizario à la guérilla à l'image du Proche-Orient et laisser faire ? Tout ça, parce-que le Maroc a une participation symbolique dans la coalition arabe... Non mais? Il faut faire entendre que l'Algérie joue avec le feu en permettant des connexions avec le Hezbollah, surtout du côté de l'OTAN et des Alliés qui considère le Hezbollah comme un mouvement terroriste.
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Mysf à écrit:
Je reste quand même dubitatif : que viennent faire l'Iran et le Hezbollah dans l'affaire du sahara et du polisario ? En plus, quand bien même, est-ce une solution de rompre avec un grand pays comme l'Iran ? Il faut toujours maintenir des canaux de communication. C'est tout de même un comble, avec des pays qui soutiennent ouvertement le Polisario, l'Algerie et la Mauritanie, le Maroc, me semble-t-il, n'a pas rompu ses relations diplomatiques ?!! Sans parler du Nigeria et l'Afrique du Sud, ce dernier nous a infligé ce camouflet de pseudo-décision de justice de hold-up du bateau cargaison de phosphate en l'attribuant au Polisario ! Aucune réaction des autorités marocaines, et même mieux, quelques semaines plus tard nous avons permis l'acquisition du principal assureur marocain (propriété d'un ministre) par une société sud-africaine (propriété d'un proche du président), sans aucune embûche... Le problème du Maroc, c'est qu'il est trop tendre, il se laisse marcher sur les pieds. Vous vous rendez compte que des pays comme l'Éthiopie, la Suède et même le confetti qu'est le Koweït, s'autorisent à s'occuper et commenter notre affaire du Sahara !
Phoolan
Date : le 02 mai 2018 à 23h57
C'est tout simplement parce que ça ne fait pas plusieurs jours qu'Israël tente de mettre la lumière sur ces pays, par contre ça fait bien plusieurs jours qu'elle le fait vis-à-vis de l'Iran. Et vu que comme disait l'autre Israël et l'Arabie Saoudite c'est les 51 ème et 52 ème états des Etats-Unis (j'aurais plutôt dit que l'AS et les USA sont des filiales israéliennes mais bon). Ceci explique cela. Ils s'offusquent face à l'Iran parce qu'ils suivent le mouvement. Quant aux autres pays, nul raison, en tout cas pour le moment, de se délier d'eux.
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Mysf à écrit:
Je reste quand même dubitatif : que viennent faire l'Iran et le Hezbollah dans l'affaire du sahara et du polisario ? En plus, quand bien même, est-ce une solution de rompre avec un grand pays comme l'Iran ? Il faut toujours maintenir des canaux de communication. C'est tout de même un comble, avec des pays qui soutiennent ouvertement le Polisario, l'Algerie et la Mauritanie, le Maroc, me semble-t-il, n'a pas rompu ses relations diplomatiques ?!! Sans parler du Nigeria et l'Afrique du Sud, ce dernier nous a infligé ce camouflet de pseudo-décision de justice de hold-up du bateau cargaison de phosphate en l'attribuant au Polisario ! Aucune réaction des autorités marocaines, et même mieux, quelques semaines plus tard nous avons permis l'acquisition du principal assureur marocain (propriété d'un ministre) par une société sud-africaine (propriété d'un proche du président), sans aucune embûche... Le problème du Maroc, c'est qu'il est trop tendre, il se laisse marcher sur les pieds. Vous vous rendez compte que des pays comme l'Éthiopie, la Suède et même le confetti qu'est le Koweït, s'autorisent à s'occuper et commenter notre affaire du Sahara !
oilidreda
Date : le 02 mai 2018 à 23h41
réponse a mysf c' est de la politique amigo notre Sahara est 1000 fois plus important que les relations avec l'Iran et pour ces temps qui courent il faut coute que coute se mettre du côté du plus fort , déjà l'Iran depuis un moment a semer ses graines chiite au Maroc et ça commence a prendre de l'ampleur comme le wahhabisme avec l'Arabie saoudite, maintenant ce n'est pas la cause reel de la rupture dans cette situation je ferais comme le Maroc je préfère me ranger du côté américain la majorité des pays européens ainsi que la totalité des pays du golf le Maroc a plus a gagné que les avoirs contre nous, que nous apporte l'Iran rien "walou" a la place de ce pay je comprendrais la situation ils ont largement le temp de rétablir leurs relations, pour ce qui concerne les relations avec l'Algérie et le Maroc l'Algérie a juste un chargé d'affaires a rabat, pour la Mauritanie je te laisse deviner pourquoi le Maroc ne peut pas rompre ses relations avec ce pay il une raison capital!!!!!!!!!!!!
Mysf
Date : le 02 mai 2018 à 22h25
Je reste quand même dubitatif : que viennent faire l'Iran et le Hezbollah dans l'affaire du sahara et du polisario ? En plus, quand bien même, est-ce une solution de rompre avec un grand pays comme l'Iran ? Il faut toujours maintenir des canaux de communication. C'est tout de même un comble, avec des pays qui soutiennent ouvertement le Polisario, l'Algerie et la Mauritanie, le Maroc, me semble-t-il, n'a pas rompu ses relations diplomatiques ?!! Sans parler du Nigeria et l'Afrique du Sud, ce dernier nous a infligé ce camouflet de pseudo-décision de justice de hold-up du bateau cargaison de phosphate en l'attribuant au Polisario ! Aucune réaction des autorités marocaines, et même mieux, quelques semaines plus tard nous avons permis l'acquisition du principal assureur marocain (propriété d'un ministre) par une société sud-africaine (propriété d'un proche du président), sans aucune embûche... Le problème du Maroc, c'est qu'il est trop tendre, il se laisse marcher sur les pieds. Vous vous rendez compte que des pays comme l'Éthiopie, la Suède et même le confetti qu'est le Koweït, s'autorisent à s'occuper et commenter notre affaire du Sahara !
FATEM95
Date : le 02 mai 2018 à 20h18
Je suis persuadé que les trois pays permanents au CS étaient au courant avant le vote ce qui explique l'attitude différente des USA et de l'UK. La deuxième étape étant de rendre l'information publique avant les négociations pour affaiblir le Polisario et empêcher la tentation des Russes à les défendre. En tout cas de la grande Politique.
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