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Grand Angle

Maroc-Iran: La rupture coïncide avec les nominations de faucons au sein de l'administration Trump

Même si le ministre des Affaires étrangères a nié tout lien entre la rupture avec l'Iran et le contexte international, il y a de fortes chances que la décision pourrait booster la cote du royaume auprès de ses partenaires étrangers, à commencer par les Etats-Unis où des faucons anti-Iran occupent les postes clés au sein de l'administration Trump.
 
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Photo d'illustration. / DR
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Hier, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita a justifié la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran par des «considérations purement bilatérales». La rupture n'a, selon ses mots, «aucun lien avec les développements régionaux ou internationaux».

Néanmoins, cette décision s'inscrit dans un contexte géopolitique anti-Iran. D'ailleurs, elle a réjoui les principaux «partenaires» du royaume au sein du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), notamment en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.

La position de Rabat pro-Qatar dans le blocus imposé à cet émirat a secoué les liens traditionnels avec ses deux alliés. Ainsi, de temps à autre, émergeaient sur la surface, notamment à Riyad, des réactions peu amènes à l'égard du Maroc.

Mais il n'y a pas seulement que la nature des relations avec certaines monarchies du CCG, appelées à se renforcer dans les mois à venir après la rupture avec Téhéran. Il y a également le poids des changements opérés, en mars, dans l'administration américaine.

Des faucons ont l’attention du président Trump

Aux Etats-Unis, les nominations de John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale et de Mike Pompeo au Département d'Etat suite au limogeage de Rex Tillerson par un tweet ainsi que la proposition de désigner Gina Haspel à la tête de la CIA (son audition de confirmation au Sénat aura lieu le 9 mai), sont des éléments à prendre en considération pour un pays ayant des intérêts stratégiques à Washington comme le Maroc .

Sans doute, la rupture avec l'Iran boostera la cote du royaume auprès de l'équipe Trump et permettra de contrebalancer le poids d'un certain Bolton à la Maison Blanche. Pour rappel, Rabat a grandement souffert de la proximité de certaines têtes d'affiche de l'administration Obama avec l'Algérie et le Polisario, notamment après le départ de Hilary Clinton en janvier 2013.

Les crises de 2013 et 2016 en témoignent, ainsi que la convocation de l'ambassadeur américain à deux reprises suite à la publication en 2016 du rapport du Département d'Etat sur les droits de l'Homme au royaume. Pragmatisme oblige, le Maroc n'a pas besoin d'entrer dans une nouvelle confrontation avec les Etats-Unis dont les conséquences se feraient sentir sur le dossier du Sahara.

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