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Grand Angle

Armement : Le Maroc toujours deuxième grand acheteur en Afrique du Nord, derrière l'Algérie

La course à l’armement livrée entre l’Algérie et le Maroc s’est poursuivie en 2017, conférant aux deux pays limitrophes les titres de premier et deuxième acheteurs d’armes en Afrique du Nord, à en croire l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. L’année dernière, les dépenses du royaume ont continué à augmenter tandis que celle de l’Algérie baissent pour la première fois depuis plus d’une décennie.

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Photo d'illustration. / DR
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L’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), basé à Stockholm, a publié ce mercredi son rapport 2018 sur les dépenses militaires, en armes, équipements et recherches dans ce secteur. Un document qui dresse un tableau révélateur de l’augmentation des dépenses des différents pays, dont le Maroc.

Cette année encore, les dépenses militaires du royaume continuent de présenter plus de 10% de l’ensemble des dépenses du gouvernement. Après les 10,5% enregistrés en 2015 et 10,6% en 2016, les dépenses militaires du Maroc ont atteint 10,7% l’année dernière, toujours selon la base de données de Sipri.

En 2017, les dépenses militaires du Maroc ont dépassé la barre des 3,4 milliards de dollars selon les estimations des experts de l’institut suédois en prenant en compte la valeur du dollar américain en 2017. Sipri distingue en effet entre la valeur du dollar américain en 2016, sur laquelle elle base l’ensemble de ses données de 1988 jusqu’en 2017, ainsi que la valeur et les taux de change du dollar en 2017. Mais en monnaie locale, l’institut suédois indique que les dépenses militaires du Maroc ont atteint 33,84 milliards de dirhams et ont représenté près de 3,2% du PIB du royaume en 2017.

Les dépenses de l’Algérie en baisse pour la première fois

Au niveau du continent africain où les dépenses militaires ont diminué de 0,5 % en 2017, soit la troisième baisse annuelle consécutive depuis le pic des dépenses enregistré en 2014 et en se basant sur la valeur 2017 du dollars américain, le Maroc arrive à la 4ème place.

Le Top 3 africain est formé par l’Afrique du Sud (3e place avec 3,6 milliards de dollars dépensés en 2017), le Soudan (2ème place, 4,3 milliards de dollars) ainsi que l’Algérie. Le pays voisin aurait dépensé l’année dernière près de 10,07 milliards de dollars en armes, équipements et recherches. Un chiffre qui équivaut, selon Sipri, à 5,7% du PIB de l’Algérie et 16,1% des dépenses du gouvernement algérien.

Un taux qui reste loin des 30,9% enregistrés par le Soudan au niveau africain. Mais pour la première fois depuis plus d’une décennie, «les dépenses militaires de l'Algérie ont diminué», commentent les rédacteurs du rapport. Ces derniers quantifient cette baisse à - 5,2 % par rapport à 2016. Force est de constater que la lutte acharnée en matière d’armement se poursuit entre le royaume et l'Algérie. Le Maroc garde donc sa place de deuxième plus grand acheteur en Afrique du Nord, derrière son voisin.

Au niveau du Maghreb, Sipri n’évoque pas de données pour la Libye et la Mauritanie, mais estime que la Tunisie a dépensé l’année dernière près de 835,5 millions de dollars (valeur et taux de change de 2017), ce qui représente près de 2 milliards de dinars et 2,1% du PIB du pays du Jasmin. Globalement, Sipri precise que sept des dix pays ayant la plus grande «charge militaire» sont au Moyen-Orient. Il s’agit notamment de Oman (12 % du PIB), l’Arabie saoudite (10 % du PIB), le Koweït (5,8 % du PIB), la Jordanie (4,8 % du PIB), le Liban (4,5 % du PIB) ainsi que Bahreïn (4,1 % du PIB).

Le rapport indique aussi que le total des dépenses militaires mondiales a atteint 1 739 milliards de dollars en 2017, enregistrant une augmentation marginale de 1,1 % en termes réels par rapport à une année auparavant. Si les dépenses militaires de la Chine ont, de nouveau, augmenté en 2017, poursuivant une tendance à la hausse des dépenses qui dure depuis plus de deux décennies, celles de la Russie ont diminué pour la première fois depuis 1998, tandis que les dépenses des États-Unis sont restées constantes pour la deuxième année consécutive.

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