L’élection du nouveau parlement est la condition sine qua none pour la formation du futur gouvernement, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution. C’est de ce parlement que sera choisi, au sein du parti arrivé en tête des législatives, le prochain Chef du gouvernement. Lors de son adresse du samedi dernier, le souverain a insisté sur la nécessité de mettre en place ces institutions «dans les plus brefs délais». Non sans prévenir que «tout atermoiement risque d'hypothéquer cette dynamique de confiance et de dilapider les opportunités qu'offre la nouvelle réforme».
Un appel donc aux «acteurs concernés à adopter un échéancier rigoureux». En d’autres termes, la tenue des élections législatives anticipées ne doit plus tarder. Des élections dont le calendrier reste encore indéterminé, bien que la date du 7 octobre soit revenue à plusieurs reprises dans les discussions. «On navigue à vue, susurre Saâd Eddine El Othmani, président du conseil national du parti de la justice et du développement (PJD), il n’y a pas encore de calendrier».
Pas de calendrier
Le ministère de l’Intérieur vient à peine de livrer les copies du Code électoral et de la loi sur les partis politiques. Ces textes devraient être adoptés lors d’une session extraordinaire du parlement, qui devrait se tenir à partir du 15 août prochain. Si dans la classe politique on insiste sur le fait que le roi ait surtout mis l’accent sur la bonne préparation des élections législatives, on ne manque néanmoins pas de reconnaître que la tenue de ce scrutin anticipé deviendrait «difficile» à organiser en octobre.
C’est notamment le point de vue de Karim Tajj du PPS (Parti du Progrès et du Socialisme) qui rappelle que même à l’issue de la session extraordinaire du parlement, «une période de 45 jours doit séparer la date de publication des décrets au Bulletin Officiel et la tenue des élections». Au cas où les élections se tiendraient en octobre, ce délai laisserait donc très peut de temps aux partis pour se préparer, «et vu l’état actuel des négociations [entre le ministère de l’Intérieur et les formations politiques], cette échéance s’avère trop proche» ajoute le membre du bureau politique du parti de Nabil Ben Abdallah. Des élections avant la fin de l’année, c’est faisable, mais pas en octobre, conclut-il.
Au PJD, on demande encore beaucoup plus de temps, tout en ne comprenant pas la volonté de vouloir tenir des élections dans deux mois alors que «les lois ne sont pas encore prêtes». Pour El Othmani, il faut «au moins six mois» entre l’adoption des lois et l’organisation des élections. Un temps nécessaire afin d’obtenir le maximum de garanties pour la tenue d’élections libres et transparentes.