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Grand Angle

Sahara : Revirement de la Russie au Conseil de sécurité

Au Conseil de sécurité, la Russie, membre du «Club des amis du Sahara occidental», entend défendre les positions du Polisario. Moscou souhaite une résolution «équilibrée».

Publié
Ph. Milton Grant (ONU)
Temps de lecture: 2'

Au Conseil de sécurité, la séance du vote d'une nouvelle résolution sur le Sahara occidental, programmée ce mercredi, a été repoussée de quelque jours. Elle aura lieu le lundi 30 avril. Ce léger report est attribué au revirement de la Russie.

Moscou s’est aperçue, à la dernière minute, que la mouture présentée n’était pas «équilibrée», estimant qu'elle serait plus contraignante pour le Polisario. Et pourtant, le pays de Poutine est membre du «Club des amis du Sahara occidental» aux Nations unies. Son représentant a pris part aux négociations, initiées depuis le 18 avril, et a été mis au courant des amendements apportés au texte rédigée par les Etats-Unis.

Une forte mobilisation de l’Algérie

Ce changement de la Russie est la conséquence directe de la forte mobilisation de la diplomatie algérienne. La semaine dernière, son ministre des Affaires étrangères s’est réuni, séparément à Alger, avec les ambassadeurs des cinq membres permanents au Conseil de sécurité, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unies, ainsi qu’avec le chef de la MINURSO. Il leur a tous remis un rapport sur la situation dans les zones tampons.

Pour sa part, le représentant algérien à l’ONU a distribué le même rapport à tous les Quinze, révèle le 20 avril Middle East Eye. Abdelkader Messahel s’est engagé personnellement, au point de renoncer à une tournée dans certains pays africains pour aborder la très sensible questions des migrants sur le territoire algérien, ajoute la même source. Finalement c’est le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bédoui, qui a été mandaté pour le remplacer

Cet engagement algérien a bénéficié d’un contexte international favorable afin de persuader la Russie, et dans une moindre mesure l’Ethiopie, de plaider pour les thèses du Polisario. «Dans cette affaire, le Maroc n’est qu’un dommage collatéral de la crise syrienne. En cause, les profondes divergences entre Paris et Moscou sur ce dossier», explique une source à Yabiladi.

Reste à savoir si au final, la Russie est à même de parvenir à imposer une résolution «équilibrée» au Conseil de sécurité. En tout cas, «la France semble déterminée à défendre les amendements introduits à la mouture américaine», estime la même source.

Cette division des grands devrait ressortir au cours de la séance du vote. En effet, l’unanimité des Quinze serait difficile à réunir. En 2016, pendnt la crise entre le Maroc et Ban Ki-moon, la Russie avait choisi de s’abstenir. Il en était de même pour la Nouvelle-Zélande et l’Angola.

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