En présence du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se tient ce mardi en Arabie saoudite une nouvelle session de la Coalition islamique contre le terrorisme au niveau des ministres de Défense et des chefs des armées.
Une délégation militaire marocaine prend part à la réunion. Le royaume est, d’ailleurs, membre de cette alliance et ce depuis sa création en décembre 2015 par Mohammed Ben Salmane, alors ministre de la Défense et vice-prince héritier.
Ce rendez-vous de Riyad a été précédé par la volonté manifeste de Donald Trump, exprimée lors de son discours du 30 mars dans l’Ohio, de quitter définitivement la Syrie, et ce dans un avenir très proche. Le président s’est en effet plaint de la facture salée de l’intervention américaine dans la guerre contre Daesh. Un vide qui devrait être comblé par des forces de la Coalition islamique.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères a annoncé, ce mardi lors d’un point de presse tenu avec le secrétaire général de l’ONU, la pleine disposition de son pays à envoyer des troupes terrestres en Syrie combattre ce qui reste encore des forces de Daesh. «Nous sommes en discussion avec les Etats-Unis [à ce sujet] et l’avons été depuis le début de la crise syrienne» en 2011, a affirmé Adel Al Joubeir. Et de révéler que l’Arabie saoudite avait soumis à l’administration Obama une proposition en ce sens mais sans obtenir de réponse.
Des soldats marocains déployés en Syrie ?
Le Maroc, membre de la Coalition islamique contre le terrorisme, est hautement concerné par ce nouveau projet guerrier de l’Arabie saoudite dans la région, le deuxième après celui du Yémen depuis le 26 mars 2015. En témoigne sa présence par une délégation militaire à la réunion d’aujourd’hui, consacrée essentiellement à l’envoi de forces terrestres en Syrie.
Comme d’habitude dans ce genre de dossiers sensibles, du côté de Rabat c’est le silence qui prévaut. Un mutisme qui avait déjà été constaté au moment des interventions des unités de l’armée de l’air marocaine contre les positions de Daesh en Syrie et en Irak, puis au Yémen.
Face à cette détermination saoudienne d’envoyer des soldats en Syrie, la marge de manœuvre du Maroc semble bien réduite. Depuis plusieurs décennies, le royaume est engagé à défendre le territoire de l’Arabie saoudite et à apporter son soutien à Riyad contre toute menace extérieure. Daesh en fait évidemment partie.
Outre le facteur des relations maroco-saoudiennes, il y a également celui de l’administration Trump où un certain John Bolton pilote le projet pour convaincre les Etats arabo-islamiques d’envoyer leurs soldats en Syrie.