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Grand Angle  

France : La fin du combat pour Omar Oulad Lhadj, MRE en grève de la faim ?

Ce sexagénaire continue de protester contre l’expropriation de son terrain à Tanger, alors que la Cour de cassation a validé le jugement prononcé en appel.

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Omar Oulad Lhadj a entamé une grève de la faim contre l'expropriation de son terrain près de l'aéroport de Tanger. / Ph. Bilal Oulad Lhadj
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Le feuilleton judiciaire d’Omar Oulad Lhadj, 68 ans, semble toucher à sa fin. Ce Franco-marocain est sur le point d’entamer à nouveau une grève de la faim devant le consulat du Maroc à Orléans, apprend-t-on auprès de son fils, Bilal Oulad Lhadj, pour protester contre l’expropriation de son terrain de 16 221 m², situé à côté de l’aéroport Tanger-Ibn Battouta.

«Il est parti samedi [14 avril] devant le consulat du Maroc à Orléans. Il dort dans un camion. Il devrait entamer sa grève de la faim dans les prochaines heures et il est prêt à aller jusqu’au bout», s’inquiète son fils.

Mais voilà, le 12 octobre 2017, la Cour de cassation de Rabat a confirmé le jugement prononcé en appel, maintenant le prix auquel son bien avait été estimé par un expert assermenté nommé par la justice, soit 230 dirhams le mètre carré. Bilal Oulad Lhadj et son père en voulaient 2 000, d’après l’évaluation d’un autre expert mandaté par le fils. «Celui qui avait été nommé par la justice en première instance avait estimé le bien à 250 dirhams le mètre carré. C’est la justice qui l’a ensuite descendu à 230 dirhams. L’ONDA (Office national des aéroports, ndlr) avait quant à lui proposé 140 dirhams, ce qu’on a refusé», précise-t-il.

Reçus aux ministères

Un verdict qui passe mal auprès de la famille Oulad Lhadj, dont le père et le fils se sont rendus au Maroc à trois reprises entre mai et novembre 2017. Tous deux avaient d’abord été reçus en mai par le ministre des Marocains résidant à l’étranger en personne, Abdelkrim Benatiq, puis par le conseiller du ministre de la Justice quelques mois plus tard. «Dans les deux cas, on nous a dit que mon père avait été lésé, mais que le ministère de la Justice ne pouvait rien faire en raison de l’indépendance de la justice», déplore Bilal Oulad Lhadj.

L’affaire avait commencé en 2003, alors que les responsables de l’aéroport de Tanger étaient intéressés par le lot de terrain de son père. Une première rencontre avait eu lieu, lors de laquelle Omar Oulad Lhadj avait affirmé être disposé à vendre son terrain à l’aéroport. Il était ensuite retourné au Maroc pour s’informer des développements de ce dossier, avant qu’un responsable de la préfecture de Tanger lui annonce qu’«une commission avait fixé les prix à 140 dirhams le mètre carré».

Trois ans après, le dossier avait été transféré à Casablanca où on l’avait informé que le prix n’avait toujours pas été révisé et qu’il n’avait le droit ni de construire, ni de planter ou de faire des travaux. C’est à ce moment-là que l’affaire avait été portée devant la justice et qu’un expert assermenté avait été nommé pour évaluer la valeur du bien.

«Le dossier était initialement entre les mains de l’ONDA, dont les responsables nous avaient dit que l’affaire avait été transférée à la justice. Sauf que lorsqu’on a pris contact avec un avocat pour qu’il prenne le numéro du dossier pour pouvoir commencer à le consulter, l’ONDA nous avait expliqué qu’ils ne l’avaient pas encore transféré à la justice», rappelle enfin Bilal Oulad Lhadh.

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