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Grand Angle  

Frappes en Syrie : Position d’équilibriste du Maroc entre Moscou et Washigton

Tout en condamnant l’usage d’armes chimiques par les forces de Bachar, le Maroc a pris ses distances vis-à-vis des frappes aériennes des Etat-Unis, de la France et de la Grande Bretagne. Un appel du pied à l'adresse de la Russie ?

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Missiles dans le ciel au dessus de Damas / Ph. Hassan Ammar - The Canadian Press - AP
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Par la voix de son ministère des Affaires étrangères, le Maroc a réagi aux frappes aériennes menées, hier soir, conjointement par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne contre des objectifs tenus par l'armée de Bachar Al Assad.

«Les expériences du passé nous ont enseigné que les options militaires, y compris les frappes aériennes–aussi justifiées ou proportionnelles soient elles – ne font que compliquer les solutions politiques, aggraver les souffrances des victimes civiles et exacerber leur sentiment à l’égard de l’occident.»

Le timing choisi pour cette escalade, n’est pas sans inquiéter le département de Nasser Bourita. En effet, les frappes en Syrie interviennent à la veille du sommet de la Ligue arabe à Dahran en Arabie saoudite. D’autant plus que l'offensive occidentale s’est faite en l’absence de consultations avec les alliés de la région, déplore les autorités marocaines.

Rabat condamne la politique de deux poids deux mesures

La distanciation du Maroc ne s’arrête pas là, puisque le communiqué fustige le deux pouds deux mesures de la gestion des conflits internationaux par les puissances occidentales, tantôt en «recourant aux options militaires rapides et, dans d’autres cas, à un traitement et une légalité internationale imposés». Pour le Royaume, cette incohérence «ne ferait qu’attiser les tensions internationales».

«Le Royaume du Maroc considère que la solution à la crise syrienne ne peut être que politique, et espère que la raison va prévaloir pour une sortie de la crise qui permette la préservation de l’unité nationale de ce pays, la dignité de ces populations et la lutte efficace contre l’intolérance, l’extrémisme et le terrorisme.»

Contrairement à l'Arabie saoudite, le Qatar et la majorité des alliés des puissances occidentales, qui ont soutenu ces opérations, le Maroc a choisi une distanciation stratégique. Une position probablement dictée par sa volonté de ne pas irriter la Russie, le grand allié du régime syrien. En effet, en ce crucial mois d’avril, période d’examen du dossier du Sahara occidental à l’ONU, le Maroc ne souhaiterait pas voir ce membre permanent du Conseil de sécurité prendre une position contre ses intérêts. 

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