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Breve

Ceuta : Les migrants mineurs stigmatisés après le décès de l’un d’entre eux

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Un groupe de mineurs dans le centre d’accueil temporaire de La Esperanza, à Ceuta / Ph. Joaquín Sánchez (El País)
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Le décès, vendredi 6 avril à Ceuta, d’un jeune migrant marocain a cristallisé les tensions dans l’enclave espagnole. Des activistes locaux s’inquiètent de la multiplication de messages «criminalisant et stigmatisant» les migrants mineurs, d’après le journal en ligne El Diario.

Au lendemain du drame, plusieurs individus, dont l’identité demeure inconnue, ont lancé des pierres sur la façade d’un centre d’accueil pour mineurs.

L’arrestation des deux chauffeurs routiers impliqués dans la mort de l’adolescent, et l’incarcération de l’un d’entre eux, irrite l’Association des transporteurs de Ceuta. Cette dernière pointe du doigt «les risques» que génèrent ces mineurs non accompagnés. «Cette situation nous affaiblit et nous décourage. Nous cohabitons chaque jour dans la peur avec ces jeunes et avec les dangers qu’ils nous font courir», a déclaré le vice-président de l’organisation au journal El Pueblo de Ceuta.

Ce journal local a récemment publié un reportage, dont le titre donne d’emblée le ton. «C’est horrible : nous avons réellement peur des MENA (mineurs étrangers non accompagnés, ndlr)», a ainsi titré la publication, en référence aux propos tenus par des commerçants de la ville. «Des mineurs algériens et subsahariens ivres campent à leur aise dans la zone ouest réservée aux navires, assiégée par les personnes qui y déambulent», indique l’article, qui s’appuie sur les témoignages de plusieurs commerçants. Ces derniers assurent que les migrants mineurs «abîment les voitures» et «sont très difficiles à gérer».

«Nous remarquons de plus en plus de commentaires sur les réseaux sociaux et d’articles qui semblent justifier la mort d’Omar. Comme si sa vie, après tout, valait moins», déplore Redouane M. J., un activiste de Ceuta qui avait rencontré l’adolescent quelques jours avant son décès. «C’était un bon garçon, mais les mineurs non accompagnés restent perçus comme des criminels», regrette-t-il encore.

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