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Grand Angle

Le Maroc aurait informé l'Algérie de recourir aux armes pour déloger le Polisario des zones tampons

A en croire Middle East Eye, le Maroc aurait informé l'Algérie, via un canal diplomatique européen, de sa détermination d'intervenir militairement si le Polisario ne se retire pas des zones tampons.

Publié
Tank M1A1 AIM Abrams / Photo d'illustration - DR
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Officiellement l'Algérie n'a pas encore commenté la colère marocaine contre les incursions du Polisario dans les zones tampons. Néanmoins, le pouvoir en place prend très au sérieux la réaction de Rabat et ses éventuelles conséquences.

Le dimanche 1er avril, le ministre marocain de l'Intérieur prévenait «si l'ONU, Secrétariat général et Conseil de sécurité, ne sont pas prêts à mettre fin à ces provocations, s'ils n’interviennent pas pour que le statu quo et le statut juridique soient préservés, le Maroc assumera ses responsabilités». Le lendemain, nous avions révélée la tenue d'une réunion à Alger entre de hauts gradés militaires du Polisario avec des membres de l’armée algérienne destinée à examiné ce nouveau développement.  

Une mobilisation algérienne que Middle East Eye attribue à la décision du Maroc d'informer les Algériens «par un canal diplomatique qu’il interviendra militairement au Sahara occidental si les forces sahraouies ne se retirent pas de la zone située à l’est du mur de défense». La publication en ligne qui cite «une source diplomatique» à Alger précise que l'intermédiaire serait «un ambassadeur d'un Etat européen».

«La médiation n'a aucune valeur»

Tout en se préparant à tous les scénarios, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, «a refusé de commenter l’intention marocaine exprimée par cet ambassadeur et a même considéré qu’il n’avait aucune valeur», affirme la source diplomatique à Middle East Eye.

«L’Algérie a une relation diplomatique avec le Maroc. Il aurait été préférable que Rabat le saisisse via l’ambassadeur du Maroc à Alger, ou par le ministre des Affaires étrangères marocain – non pas via un État tiers. Ensuite, parce qu’Alger ne se considère comme partie prenante dans l’actuelle tension.»

Malgré le silence observé depuis une semaine à Alger, il n'en demeure pas moins qu'ils «prennent très au sérieux les menaces du Maroc et étudient tous les scénarios possibles (...) Y compris une confrontation entre les Forces armées royales marocaines (FAR) et les forces du Front Polisario», reconnait la même source à MEE.

Cependant, les services de Messahel écartent la volonté du Maroc de déclencher une guerre. Il cherche juste à changer les «règles d'engagement». «Depuis le cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario, il est admis que le Front Polisario est libre de se déplacer vers les zones non contrôlées par les Marocains. Et c’est cela que Rabat veut changer», explique-t-elle à MEE.

Dans son message au secrétaire général de l'ONU, le roi Mohammed VI a rappelé que dans ce différend régional qui dure depuis plus de 40 ans, «l’Algérie a une responsabilité flagrante. C’est l’Algérie qui finance, c’est l’Algérie qui abrite, c’est l’Algérie qui arme, c’est l’Algérie qui soutient et qui apporte son soutien diplomatique au polisario», a indiqué Nasser Bourita dans des déclarations à la presse au terme de sa réunion avec Antonio Guterres.

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