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Grand Angle

Maroc 2026 : Lekjaa proteste contre la FIFA

C’est un nouveau coup pour la candidature marocaine à l’organisation de la Coupe du monde. Des critères d’éligibilité apportés à la dernière minute par la FIFA réduiraient l’espoir d’accueillir cette grand-messe footballistique. 

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Le président de la FIFA, le Suisse Gianni Infantino et Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) / Ph. DR.
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Dans une lettre adressée à Gianni Infantino, président de la FIFA, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF),  Fouzi Lekjaa, a dénoncé les «changements non divulgués» apportés aux critères d’éligibilité, quelques heures avant la date limite du dépôt des candidatures le mois dernier.

«Ces éléments n’ont jamais été transmis à la FRMF lors de la préparation du bid book», a fustigé Fouzi Lekjaa, soulignant que les exigences supplémentaires empêchent le Maroc de battre l’offre conjointe nord-américaine menée par les Etats-Unis. Dans un article publié sur Le Desk, une source proche du dossier a indiqué que «le système de notation mis en place pour évaluer les dossiers des deux prétendants avait été amendé pour mettre le Maroc hors de la course et permettre à l’United 2026 de demeurer seule en lice».

Cela a été expliqué dans une lettre de Fouzi Lekjaa qui, à sa surprise, indique que le nouveau système de notation «ne [lui] a finalement été transmis que le 14 mars, soit 24 heures avant que le Maroc remette son dossier et 48 heures avant la date limite imposée par la FIFA».

Un nouveau système de notation

C’est un article d’Inside World Football qui a révélé ces critères introduits à la dernière minute. Il explique en détail les nouveaux changements et leur impact sur la candidature marocaine, évoquant un nouveau système de notation rendu public la semaine dernière :

«70% de la notation de l’ensemble des critères concerne l’infrastructure, qui concerne elle-même les stades à hauteur de 50%. Les 30% restants portent sur les coûts et les revenus envisagés.»

Le Desk explique que pour être approuvée, la candidature doit atteindre un total de 2, ce qui signifie des «exigences minimales satisfaites / suffisantes», selon un système de notation allant de 0 à 5, le chiffre 0 signifiant «aucune exigence satisfaite / très faible» et 5 «exigences dépassées / excellentes». Cette note se rapporte aux stades, aux équipes et aux arbitres, ainsi qu’aux offres d’hébergement et de transport.

Ainsi, les nouveaux amendements rendent plus difficile la victoire du Maroc. En effet, la FIFA souhaite que les villes hôtes aient une population d’au moins 250 000 habitants et une trafic annuel d’au moins 60 millions de passagers pour les aéroports retenus. Ces aéroports doivent également être ralliés en moins de 90 minutes depuis les villes hôtes.

La FIFA est-elle transparente ?

«Le système de notation ajoute plusieurs nouveaux critères techniques qui ne faisaient pas partie de la réglementation originale», a déclaré Lekjaa, ajoutant que «ces éléments n’ont jamais été transmis à la FRMF» lors de la préparation du cahier des charges.

La lettre de Lekjaa questionne la transparence de la FIFA qui, de son côté, a indiqué via son président en début de semaine : «Je défie quiconque de signaler une organisation qui mène un processus d’appel d’offres aussi équitable, objectif et transparent que celui que la FIFA mène pour la Coupe du monde 2026.»

Pour rappel, Lekjaa a été le premier officiel marocain à s’interroger sur la manière dont la FIFA traite ces offres. La semaine dernière, le chef de la candidature marocaine, Moulay Hafid Elalamy, a mis en doute l’impartialité du président de la FIFA, pointant du doigt les propos de Gianni Infantino.

«C’est une affaire très sérieuse car cette opinion pourrait influencer les résultats», a ainsi déclaré Elalamy, se référant aux commentaires d’Infantino sur l’offre nord-américaine. Lors d’une conférence de presse à Dubaï, le président de la FIFA avait déclaré que «les candidatures conjointes étaient certainement positives».

Les préoccupations du Maroc ont été bien perçues par l’instance dirigeante internationale du football de l’époque, qui a souligné dans un communiqué que «le président de la FIFA ne participera pas au vote du congrès et ne participera pas aux travaux du groupe de travail».

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