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Grand Angle

Diaspo #34 : Abdelhamid Serghini, le graphiste 3D globetrotter dans l’âme

L’art, une passion pour Abdelhamid Serghini. Ce jeune marocain de 31 ans a choisi d’exploiter son côté artiste et d’en faire un moteur et un métier. Il est désormais graphiste 3D, installé à Doha (Qatar) et globetrotter à ses heures perdues.

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Abdelhamid Serghini s’est expatrié dans la capitale du Qatar, Doha, depuis près d’un an et demi pour travailler au sein d’Al Kass Sports Channel comme graphiste 3D. / Ph. Abdelhamid Serghini
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Abdelhamid Serghini est de ceux qui regardent le monde différemment, toujours en mouvement et à la recherche d’une nouvelle aventure pour sortir de leur zone de confort. Cet homme de 31 ans s’est expatrié dans la capitale du Qatar, Doha, depuis près d’un an et demi pour travailler au sein d’Al Kass Sports Channel comme graphiste 3D.

Né à Agadir, cet artiste a grandi à Ouled Teïma (une petite ville située entre Agadir et Taroudant) en raison du travail de son père dans le secteur de l’agriculture. Aîné d’une fratrie de six enfants, il s’imprègne très jeune des valeurs familiales et de l’attachement à ses origines. «J’allais beaucoup au bled chez mes grands-parents. Je passais mes vacances d’été là-bas. J’ai grandi dans un environnement en pleine nature ‘‘wild’’», déclare à Yabiladi Abdelhamid Serghini.

Après avoir décroché son baccalauréat, le jeune homme doit se battre pour entamer un cursus en art. Il doit convaincre sa famille, qui s’inquiète de savoir si le jeune homme «pourra vivre» de sa passion. «C’était quelque chose d’abstrait», confie ce dernier.

Le graphiste 3D voyage un peu partout dans le monde pour partir à la rencontre de nouvelles cultures. / Ph. Abdelhamid SerghiniLe graphiste 3D voyage un peu partout dans le monde pour partir à la rencontre de nouvelles cultures. / Ph. Abdelhamid Serghini

Bosseur

A peine âgé de la vingtaine, Abdelhamid Serghini débarque dans la métropole casablancaise et commence son cursus au sein de l’Ecole technique des arts plastiques (ETAP). «Mes parents se sont sacrifiés pour que je puisse venir à Casablanca», ajoute-t-il. Le jeune homme ne se laisse pas aller : il décide de faire un stage au bout de la deuxième année, ce dernier n’étant obligatoire qu’en troisième année. «Je n’ai pas pris de vacances cette année-là et j’ai commencé à faire mon stage à Sigma Technologies (une entreprise de production de films publicitaires et institutionnels et de post-production audiovisuelle, ndlr)», se souvient le Marocain.

Sa période de stage terminée, le travail du jeune homme finit par payer puisque l’entreprise casablancaise lui propose de travailler à mi-temps en parallèle à ses études. Sigma lui paiera même ses frais de scolarité. «L’école m’a beaucoup aidé, surtout Simo Slaoui, responsable pédagogique à l’ETAP. Il m’a encouragé et m’a permis d’assister à des cours de troisième année même si j’étais dans les années inférieures», ajoute-t-il.

Une fois le diplôme en poche, Abdelhamid Serghini a non seulement la théorie, mais aussi la pratique et un contrat en prime. Son aventure au sein de Sigma durera trois ans de plus avant qu’il ne parte travailler à Mammoth Studio pendant quatre ans.

«Je voulais faire quelque chose de différent. Je sentais qu’au Maroc, les choses se répétaient. Au moment où je pensais à ça, j’ai eu deux offres, l’une à Washington et l’autre à Doha. Vu que l’offre des Etats-Unis prenait trop de temps, j’ai dû opter pour celle d’Al Kass Sports Channel.»

Abdelhamid Serghini ne tarit pas d’éloges envers sa nouvelle vie dans le petit pays qatari. Reste que la famille et les racines lui manquent : «Depuis que je suis à l’étranger, j’ai un dilemme : revenir au Maroc ? Voyager ? A chaque fois, j’ai cette envie qui me tenaille de partir dans un nouvel endroit pour prendre des photos et raconter des histoires», confie Abdelhamid Serghini.

Abdelhamid Serghini aime faire des portraits lors de ses voyages. / Ph. Abdelhamid SerghiniAbdelhamid Serghini aime faire des portraits lors de ses voyages. / Ph. Abdelhamid Serghini

Globetrotter

Nomade dans l’âme, le trentenaire aime voyager en solo dans des pays exotiques. Sa passion pour la photo le mène à rechercher des paysages atypiques, à grimper les sommets et à aller à la rencontre de cultures diamétralement opposées à la culture marocaine. Il a déjà visité 11 pays disséminés un peu partout dans le monde. Le premier voyage fut en Corée du sud et le dernier date l’Argentine.

«Quand je choisis un pays, c’est que j’ai un lien avec ce dernier, à travers quelqu’un», ajoute le photographe. Et d’ajouter : «Je suis parti au Népal. C’était différent, je ne connaissais personne. C’était plus à la recherche des paysages, d’un environnement nouveau. En même temps, je suis fasciné par l’Himalaya donc je voulais absolument le voir de mes propres yeux. Là-bas, j’ai rencontré un ami argentin qui m’a donné envie d’aller dans son pays.»

Abdelhamid Serghini est déjà parti au pied de trois des plus grands sommets du monde : l’Everest au Népal, le Kilimandjaro en Tanzanie et l’Aconcagua en Argentine, le plus grand sommet d’Amérique latine. Son rêve est d'y revenir pour pouvoir grimper au sommet. 

«Où que tu partes dans le monde, les gens restent simples. Ils t’accueillent, qui que tu sois et tel que tu es. Il n’y a pas de discrimination, ni de racisme, ni rien.»

La photographie cristallise les moments précieux qu’il vit au quotidien depuis son plus jeune âge. «Quand je partais dans le sud du Maroc, je faisais des portraits de ma famille, de mes grands-parents. J’ai commencé par prendre des photos de ma famille. Je m’intéressais beaucoup aux visages des gens. J’ai dû être influencé par mon père, qui avait une caméra argentique et qui prenait beaucoup de photos», confie l’artiste. Dorénavant, Abdelhamid Serghini continue de parcourir son chemin dans le monde du graphisme et de raconter des histoires à travers les photos qu’il prend lors de ses escapades.

Le photographe est parti à la rencontre de moines en Asie. / Ph. Abdelhamid SerghiniLe photographe est parti à la rencontre de moines en Asie. / Ph. Abdelhamid Serghini

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