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Grand Angle

Maroc : Démission de Nizar Baraka si l’Istiqlal bascule dans l’opposition ?

Le PAM n’étant plus en mesure de constituer une opposition au gouvernement, l’Istiqlal se prépare à ce rôle. Cependant, la présidence de son secrétaire général au CESE, une institution constitutionnelle, pose un problème de crédibilité…

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Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal et président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) / Ph. DR.
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L’Istiqlal s’apprête à tourner définitivement la page du «soutien critique» au gouvernement, initiée par Hamid Chabat au lendemain des élections communales et régionales du 4 septembre 2015.

Le 21 avril, à l’occasion d’une nouvelle session de son conseil national, la Balance devrait officialiser son basculement dans les rangs de l’opposition. Le rendez-vous a été arrêté le 28 mars, au terme d’une réunion du comité exécutif du parti.

Le contexte politique pour opérer un tel virage est plus que jamais propice pour le PI. En finir avec l’étape du «ni-ni» permettrait effectivement aux amis de Nizar Baraka de hausser le ton contre le gouvernement El Othmani.

La situation de Baraka à la tête du CESE pose problème

Le rôle de l’opposition étant tellement peu marqué, avec un PAM englué dans ses bisbilles internes, qu’il arrive parfois aux parlementaires du PJD de l’assumer. Une réelle opportunité se présente à l’Istiqlal pour renouer avec un langage plus percutant à l’encontre de l’exécutif, surtout si la perspective des législatives anticipées se précise.

Néanmoins, ce basculement pose un sérieux problème pour le secrétaire général du parti Nizar Baraka : Comment ce dernier parviendra à concilier entre le prochain positionnement de sa formation et le devoir de neutralité qu’exige de lui sa présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ?

Et pour cause, celui-ci est souvent sollicité par le gouvernement ou les deux Chambres du Parlement pour donner son avis sur des questions de gouvernance. L’instance que préside Baraka a été d’ailleurs saisie par le cabinet de Benkirane II au sujet de la loi sur la réforme des retraites. En outre, le Conseil rédige des études sur le niveau de développement au Maroc, ce qui nécessite d’avoir une certaine distance avec les joutes politiques.

Que le gendre d’Abbas El Fassi continue d’assumer les deux fonctions en même temps serait du pain béni pour le PJD et décrédibiliserait la voie de l’opposition que l’Istiqlal souhaite emprunter dans les prochaines semaines. Nizar Baraka a été élu secrétaire général de la Balance en octobre 2017, après les cinq années de Hamid Chabat, durant lesquelles les Istiqlaliens ont perdu beaucoup de plumes.

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