Le mouvement des Musulmans de France joue sur les ambiguïtés

Le mouvement des Musulmans de France (ex-Union des organisations islamiques de France - UOIF) tient sa rencontre annuelle qui s’ouvre ce vendredi au Bourget, une semaine après les attentats de l’Aude et le meurtre de Mireille Knoll, rapporte Europe 1. L’organisation, suspectée d’être proche des Frères musulmans et volontiers perçue comme conservatrice, voire islamiste, veut ainsi donner une nouvelle image d’elle.

Pour faire oublier les polémiques du passé, l’association a en effet changé de nom l’année dernière, rappelle Europe 1. Elle trie plus sur le volet ses conférenciers, notamment en se gardant d’inviter ceux qui se sont exprimés, sous ses hospices, ouvertement pour le djihad. Aussi, les imams surveillés par le ministère de l’Intérieur auraient (officiellement) été écartés des cercles du mouvement.

Contacté par la radio française, Vincent Geisser, chercheur au CNRS, intervient lors du rassemblement. Il explique qu’aujourd’hui, l’organisation a «un souci d’apaisement par rapport aux accusations d’être les héritiers des Frères musulmans et des fondamentalistes, et d’apparaître comme un islam, certes conservateur, mais de France».

Cependant, l’association reste fidèle à quelques principes de son existence passée, sous la bannière de l’UOIF, notamment son attachement à Tariq Ramadan. Président du mouvement, Amar Lasfar ne s’en cache pas. Cité par Europe 1, il indique même que «Tariq Ramadan n’est pas un sujet de polémique, on l’a toujours invité. C’est une valeur ajoutée pour l’islam de France et d’Europe».

Jouant ainsi l’équilibriste à la croisée des ambiguïtés, Musulmans de France clame au même moment le fait de s’inscrire dans la République. Le mouvement annonce observer, samedi, une minute de silence en hommage à Mireille Knoll et aux victimes des attentats de l’Aude.