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Grand Angle

Maroc : A Jerada, la police veut dialoguer avec les représentants du Hirak

Après les violents affrontements du mercredi 14 mars à Jerada, la police de l’Oriental a exprimé sa volonté de dialoguer avec des représentants du Hirak. A cet effet, une commission est en cours de désignation afin d’examiner la question des détenus.

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Des manifestants à Jerada / Ph. Youssef Boudlal (Reuters)
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Manifestement, un nouvel acteur a été mandaté à Jerada pour renouer le dialogue avec le Hirak. Après l’échec des ministres du gouvernement El Othmani et du gouverneur, «des représentants de la préfecture de police de la région de l’Oriental sont en ville depuis quelques jours et communiquent directement avec les manifestants», nous confie Saïd Al Manjami, un acteur associatif.

Ces hauts gradés de la police venus spécialement d’Oujda auraient demandé à leurs interlocuteurs de constituer «une commission de dialogue», avec laquelle ils souhaiteraient aborder exclusivement l’épineuse question des détenus du mouvement de contestation. Les «revendications socio-économiques ont été laissées de côté, en attendant l’ouverture d’un autre round de dialogue avec le gouvernement, la wilaya ou le conseil de la région», ajoute notre interlocuteur.

Un dialogue extrêmement fragile

L’élection des membres de ladite commission a manifestement accusé du retard, nous explique Saïd Al Manjami :

«Pour l’instant, sur les cinq quartiers de Jerada, trois ont déjà désigné leurs représentants (deux pour chaque quartier). Il est prévu que le processus se clôture aujourd’hui. Si les conditions sont toutes réunies, les négociations avec la police devraient être lancées dans les jours à venir, à moins d’un coup de théâtre conduisant à un retour à la case départ.»

A cette main tendue de la préfecture de police de l’Oriental, le Hirak a répondu par un geste traduisant également sa volonté. «Les marches de protestation sont organisées loin du centre de Jerada, indique la source associative. Néanmoins, il n’est pas question de suspendre la mobilisation pacifique», précise Saïd Al Manjami. En témoignent les grèves générales et les boycotts des écoles du lundi et mardi.

Un premier «test» de ce projet de dialogue, qui intervient après les violents affrontements survenus mercredi 14 mars entre manifestants et policiers, aura lieu lundi 2 avril. Les familles du premier groupe des détenus (cinq au total) s’attendent à ce que la Cour d’appel d’Oujda accorde la liberté provisoire à leurs proches. Dans le cas contraire, la confiance entre les deux parties en prendrait un sérieux coup.

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