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Grand Angle

France : Les HLM toulousains sont en proie à la discrimination ethnique

Le site Mediapart a révélé lundi de multiples usages administratifs à Toulouse, contournant la loi et créant d’autres critères à l’habitat en HLM. Dans une enquête, le média indique que ces discriminations restent impunies, voire encouragées par certains administrateurs.

Publié
Logement HLM / Ph. DR.
Temps de lecture: 3'

A Toulouse, les attributions des logements en HLM ne se font pas seulement sur la base de la situation financière de chaque ménage. Elles sont aussi et surtout faites sur la base de l’ethnie, de la religion, du nombre d’enfants ou même de la nature du mariage (mixte ou non). A la veille de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale (21 mars), Mediapart rappelle que certaines pratiques sont encore tolérées en matière de quotas concernant les origines des résidents en HLM.

Documents et échanges de mails à l’appui, Mediapart indique ainsi que ces pratiques ont été fréquentes au début des années 2010. En effet, l’Office public de l’habitat (OPH) de la Ville de Toulouse a exigé, par exemple, de «demander de refuser les Tziganes sur ce secteur», a notifié des remarques comme «famille religieusement très marquée», «attention, Monsieur est Ivoirien», ou encore «pas d’étrangers», ce qui constitue un sérieux dérapage des critères officiels.

Des discriminations au nom de la mixité sociale

Contacté par Mediapart dans ce sens, un ex-salarié de l’OPH de Toulouse confie s’être déjà inquiété auprès de sa hiérarchie de ses difficultés «à positionner des candidats à consonance étrangère de par leur nom et de nationalité française, sur certains quartiers dits sensibles». Il dit s’être entendu répondre : «Mixité sociale».

L’ancien employé rappelle à Mediapart avoir notamment observé certaines pratiques comme le fait de «demander à la Commission d’attribution des logements (CAL) de refuser les passages de demandes de Tziganes sur ce secteur (…). Arrêt des prospections sur secteur Cépière pour les Tziganes, souhait d’attribuer à d’autres populations pour équilibrer et respecter la mixité sociale», ou encore des remarques écrites :

«Cette famille de 5 enfants dont le père est ‘commerçant ambulant’ sur les marchés et Madame, mère au foyer, est religieusement très marquée (…) Je n’ai pas encore le dossier en main, donc je ne sais pas quelles sont les ressources, par contre, Monsieur est ivoirien (donc hors programme à loyer réduit pour le xxx).»

De son côté, Mediapart ajoute que d’autres critères comme «UE / Hors-UE» ont été pris en compte jusqu’en 2017 pour attribuer des logements, pas souvent conformément aux lois en vigueur. Contacté par la même source, Christophe Noël, avocat spécialiste des discriminations dans le droit au travail, estime que «tenir compte de la nationalité ou avoir des quotas en fonction des origines pour attribuer un logement relève bien sûr de la discrimination». Et d’ajouter :

«On ne choisit pas qui on mélange en fonction des origines. Et le fait que l’administration ait recours à cette catégorisation UE / HUE ne change rien. Je dirais même que les discriminations qui proviennent de l’administration sont les plus pernicieuses : cela permet de s’abriter derrière le fait que tel organe ou commission de contrôle a validé tel critère. Mais ce n’est pas parce que vous validez une discrimination dans un document administratif qu’elle est pour autant légale !»

Un cas non-isolé

Ce n’est pas la première fois qu’un média français pointe du doigt des discriminations dans l’accès au logement pour les ressortissants étrangers. En effet, cinq personnes ayant utilisé des noms d’emprunts ont fait un «testing» sur cette question. Rapportés en décembre 2017 par Le Monde, les résultats indiquent que les personnes au nom ayant une consonance africaine «ont globalement 26% de chances de moins que la moyenne de pouvoir ne serait-ce que visiter un logement».

Sur la base de ces résultats, une étude a été publiée vendredi 15 décembre 2017 par le laboratoire de recherches du CNRS Travail emploi et politiques publiques (TEPP). «D’une ampleur inédite», d’après Le Monde, ce document s’ajoute à une précédente note, tout aussi inédite, élaborée en 2001 déjà par le Groupe d’étude et de lutte contre les discriminations et citée par l’enquête de Mediapart.

Intitulé «Les discriminations raciales et ethniques dans l’accès au logement social», le document soulève que «le problème n’est pas celui des dérapages individuels, mais celui d’une logique impulsée par un système de gestion – financier, administratif et politique – qui échappe à toute intention directement discriminatoire, mais met en œuvre des mécanismes de sélection prenant en compte l’origine ethnique et raciale des ménages».

kolargool
Date : le 21 mars 2018 à 13h33
@Reda Salam Je peux entendre ta remarque sur la mixité, en meme temps il y a la LOI et les REGLES....Point barre Si on ne les trouvent pas correctes , on les changes. En plus tu ne soulèves pas tous le problème... Quand est il de la famille "orthodoxe" musulmane qui souhaite habiter dans le beau quartier calme de "blanco" et qui se voit refuser le logement ? A force de contourner les regles , on fini par creer des situations pires qu'avant ++
SauceKetchup
Date : le 20 mars 2018 à 17h51
Bah, ce genre de choses n'est pas nouveau et quelque part, je suis un peu d'accord quand même avec cette "discrimination". Il est quand même plus aisé de vivre avec des gens qui nous ressemblent qu'avec des gens que tout oppose. En tout cas, par chez moi, y'a des quartiers qui virent au noir ou au blanc ou au jaune ou au vieux ou ... bref, vous aurez compris ... et clairement, quand on voit le quartier et qu'on n'est pas comme ceux que l'on croise, ça ne donne pas envie de s'y installer, alors que si on tombe sur un quartier qui nous ressemble, là, on dit plus facilement oui. C'est dommage que de nos jours le mélange des genres ne se fait pas, mais au final, combien sont à vouloir ce mélange ? Alors on parle de couleurs ici, m'enfin, personnellement, je parlerais plutôt de différences de façons de vivre, surtout. Et malheureusement, même si les choses tendent à se lisser, les cultures sont encore liées à la couleur des gens, y'a rien à faire. M'enfin, c'est comme être un jeune et devoir habiter dans une résidence de vieux, ou inversement, c'est pas marrant non plus. Ou être une personne de niveau social peu élevé et se retrouver dans un quartier de bourgeois (ou inversement), ça ne va pas non plus. Bref, qui se ressemble s'assemble. Je sais que les contraires s'attirent aussi, mais pas en matière de voisinage je pense. Après, on peut être un immeuble aux couleurs disparates, mais où les gens ont tous à peu près le même niveau social, par exemple, et là, ça fonctionne bien aussi. Et on commence à tendre vers ce schéma là, si ça continue comme ça, la couleur n'aura plus d'importance, seule la forme le sera.
unerosedesvents
Date : le 20 mars 2018 à 15h36
..."dans le monde" donc quoi de plus normal de savoir ce qu il sy passe. C pas nouveau, le site apporte les news La diaspora marocaine est en premiere place en France par le nombre plus de 1,5 millions de personnes...evidemment que l article y a toute sa place
Reda3131
Date : le 20 mars 2018 à 15h17
Etant membre entre autre d'un groupe de travail politique au sein de la ville de Toulouse je peux te dires que cette information est à moitié vraie donc à moitié fausse aussi. Mais je suis assez d'accord avec cette politique, d'un côté nous sommes les premiers à pleurer depuis des générations en disant que nous avons été parquet comme des animaux (à juste titre) dans des quartiers défavorisé par catégorie sociale ou religieuse, maintenant que les efforts sont fait pour assurer une mixité sociale dans les quartiers on dit pourquoi les choses sont faite comme ça ? Il faut savoir ce que l'on veut à un moment donné.
Citation
ApoliticMoroccan à écrit:
Je suis assez étonné en lisant un journal qui se présente comme le portail du Maroc et des Marocains dans le monde ... de lire un article sur les HLM toulousains ?? N'y a t il pas assez de discriminations à s'occuper chez nous, pour aller expliquer à la France ce qu'elle doit faire des tsiganes, et autres ivoiriens ? J'ai vraiment honte pour nous
touko69
Date : le 20 mars 2018 à 15h13
La france ne ce gene pas pour donner des lecon au maroc et a l afriquennn C est un echange de bon procede Et tu es dans la rubrique actualite du maro et du monde.....
ApoliticMoroccan
Date : le 20 mars 2018 à 15h01
Je suis assez étonné en lisant un journal qui se présente comme le portail du Maroc et des Marocains dans le monde ... de lire un article sur les HLM toulousains ?? N'y a t il pas assez de discriminations à s'occuper chez nous, pour aller expliquer à la France ce qu'elle doit faire des tsiganes, et autres ivoiriens ? J'ai vraiment honte pour nous
Dernière modification le 21/03/2018 13:33
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