Menu

Grand Angle

PJD : L’éviction des pro-Benkirane a commencé

Saâdeddine El Othmani veut se débarrasser des fidèles d’Abdelilah Benkirane. Les congrès régionaux, provinciaux et locaux lui offrent des occasions idoines pour réaliser son objectif.

Publié
A partir de samedi 17 mars, douze congrès régionaux se succèderont jusqu’à mi-juin. DR
Temps de lecture: 2'

Au PJD, l’éviction des pro-Benkirane suit son cours. A partir de samedi 17 mars, douze congrès régionaux se succèderont jusqu’à mi-juin. La Lampe enchaînera ensuite avec les congrès provinciaux. Ce tour organisationnel arrivera à son terme avec les conclaves des sections locales. 

L’issue de toute cette opération est capitale pour le secrétaire général et son groupe de fidèles aux commandes du parti. Ils espèrent ainsi mettre la main sur tout l’appareil du PJD en plaçant des hommes et des femmes qui leur sont totalement acquis, en prévision des prochaines échéances électorales.

El Othmani a anticipé ce processus

Evincer certains militants par des voies légales étonne peu dans les rangs du parti. Cette méthode, Abdelilah Benkirane en avait fait l’expérience à l’encontre de certaines voix très critiques vis-à-vis de sa politique alors qu’il était chef du gouvernement.

L’ancien député d’Oujda, Abdelaziz Aftati, en est d’ailleurs un exemple éloquent. Au lendemain du 6e congrès de 2012, l’ancien chef du gouvernement l’avait immédiatement écarté du tour de table du secrétariat général, et ensuite du bureau de la section régionale du PJD dans l’Oriental. Ainsi, il est parvenu à lui barrer la route des communales et des régionales du 4 septembre 2015, et des législatives du 7 octobre 2016.

Au sein du PJD, l’éviction des proches de Benkirane a commencé le 6 mars. Au terme d’une réunion du secrétariat général, El Othmani a placé ses partisans à la tête des commissions de sa formation : Mustapha Ramid a été désigné à la présidence de la Commission de l’intégrité et de la transparence ; Jamila Moussali à la tête de la Commission de la parité et de l’égalité des chances ; Aziz Rebbah aux commandes de l’instance qui chapeaute l’action des élus de la Lampe dans les collectivités locales et les Chambres professionnelles, et Slimane El Amrani, chargé de la communication du parti et des relations internationales.

Reste à savoir si ces grand-messes connaîtront la présence de Benkirane avec en prime une prise de parole, comme ce fut le cas lors du congrès de la jeunesse du PJD.

Un cadre de la Lampe n’exclut pas cette option, renvoyant la balle dans le camp des sections. «Je préfère observer le silence pour donner au gouvernement d’El Othmani les chances de réussir et pour ne pas assumer la responsabilité de son échec», a-t-il précisé dans des déclarations au site Aljazeera.net.

Des propos qui auraient pu rassurer El Othmani, mais c’est bien mal connaître Benkirane. «Personne ne peut m’empêcher de parler. S’il me paraît que les causes que j’ai défendues toute ma vie sont offensées sans qu’on les défende, alors je devrai parler», s'est-il rétracté.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com