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Grand Angle

Maroc : Violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Jerada

Après plus de trois mois de contestation pacifique, le Hirak de Jerada entre dans la phase des affrontements, opposant les manifestants aux membres des forces publiques.

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Les habitants de Jerada manifestant le 3 février 2018 / Ph. AP / SIPA
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En ce moment, Jerada connaît des affrontements, parfois très violents, entre les forces de l’ordre déployées en masse et les manifestants. «Il y a des blessés des deux côtés», relève une source locale.

«Il est difficile de donner des chiffres exacts à ce propos. Les cas enregistrés dans les rangs du Hirak refusent d’aller aux hôpitaux de la ville, par crainte qu’ils se fassent arrêter par la police. Ils sont évacués vers des maisons où ils sont soignés avec les moyens du bord», souligne notre source. Pour sa part, le ministère de l’Intérieur ou la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) n’ont pas encore communiqué à propos du sujet.

Les ouvriers des mines qui ont observé ce matin un sit-in symbolique dans les «cendrillates» prennent part également aux manifestations de cet après-midi. La même source évoque des détentions, mais sans pouvoir en donner un chiffre précis.

Sur les traces du Hirak du Rif ?

Hier, dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a brandi la menace d’interdire les marches de protestation à Jerada, arguant que le gouvernement a répondu favorablement à toutes les revendications de la population locale. Et de rappeler que le chef de l’exécutif a présidé, le 10 février, une réunion à Oujda consacrée à cette question.

Cependant, les habitants et le comité du Hirak ont rejeté l’offre présentée par Saâdeddine El Othmani, la considérant comme «insuffisante» et «ne répondant pas aux attentes». Ainsi, ils ont décidé de poursuivre la contestation. Dans la foulée, ils ont poussé les anciens membres du Hirak au départ pour élire de nouveaux, où les femmes sont fortement présentes.

Depuis le 22 décembre, date du décès des frères Houcine et Jedouane, âgés de 23 et de 30 ans, suite à un accident dans une mine clandestine, la ville de Jerada vit au rythme de manifestations quasi-quotidiennes. Cette colère a servi de catalyseur pour réclamer une «alternative économique» et les «conditions d’une vie digne». A maintes reprises, le chef du gouvernement a salué le caractère pacifique des marches et autres sit-in dans la ville.

Mais avec les affrontements de cet après-midi, le Hirak de Jerada connaîtrait-il le même sort que celui du Rif ?

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