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Grand Angle

Les présidents de régions du Sahara accompagnent Nasser Bourita à une réunion avec Köhler à Lisbonne

Après des semaines de suspense, le Maroc accepte de rencontrer Horst Köhler. La réunion de Lisbonne sera marquée par la présence des présidents des régions Laâyoune Sakia Al-Hamra et Dakhla-Oued Eddahab. Une nouveauté.

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Une délégation marocaine, présidée par Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, se réunira le 6 mars à Lisbonne avec l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies. / Ph. DR
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Le Maroc a fini par oser l'ouverture sur les sahraouis unionistes lors de sa prochaine rencontre avec Horst Köhler. Une délégation marocaine, présidée par Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, se réunira le 6 mars à Lisbonne avec l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies. Outre la présence du diplomate marocain, il y a lieu de signaler celle d'Omar Hilale, le représentant permanent du royaume aux Nations unies à New York.

Sans aucun doute, la nouveauté dans la composition de l'équipe des négociateurs marocains avec le médiateur allemand est l'incorporation des présidents des régions de Laâyoune Sakia Al-Hamra, Sidi Hamdi Ould Errechid, et de Dakhla-Oued Eddahab, Ynja Khattat. Les deux membres du parti de l'Istiqlal sont originaires du Sahara.

Une donne capitale à même de ramener l'équilibre en faveur de la position de Rabat sur la scène internationale, notamment après les secousses survenues ces derniers jours, conséquentes au verdict de la justice sud-africaine sur l'affaire de la cargaison des phosphates saisie en mai 2017, et l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne portant sur l'accord de pêche conclu en 2014 entre Rabat et Bruxelles.

Le Maroc montre ainsi que le Polisario ne représente pas les Sahraouis

L'intégration de Khattat et Ould Errechid est à même de priver le Polisario d'une arme décisive dans sa machine de communication. Et pour cause, le Front ne cesse de répéter qu'il est «le seul et unique représentant des Sahraouis». Désormais, Horst Köhler, l'ONU, le Conseil de sécurité et l'Union européenne auront l'occasion de faire connaissance avec d'autres Sahraouis qui ne défendent pas la thèse séparatiste.

Par le passé, des Sahraouis des provinces du sud avaient été appelés à plaider la position du royaume sur le Sahara lors des travaux de la IVème commission de l'ONU sur la décolonisation, ou à l'occasion des sessions du Conseil des droits de l'homme à Genève. D'ailleurs, Rabat avait timidement sollicité les services d'anciens hauts cadres du Polisario ayant regagné le Maroc, tel Brahim Hakim et Omar Hadrami. Une approche limitée dans le temps.

A Lisbonne, le Maroc comptera sur la présence du président de la région Dakhla-Oued Eddahab : Ynja Khattat, un ancien membre du Polisario qui a rejoint le royaume. Une carte déterminante à l'heure des négociations avec Horst Köhler et l'Union européenne.

La prochaine réunion d'une délégation marocaine avec Köhler intervient dans un contexte particulier : fin mars, le médiateur onusien présentera devant les membres du Conseil de sécurité un briefing sur ses réunions avec les parties du conflit.

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