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Grand Angle

Emission spéciale MRE : A la rencontre des travailleuses saisonnières en Espagne

L'ouvrage «Dames de fraise, doigts de fée», de Chadia Arab, fait l'objet de l’émission hebdomadaire «Faites entrer l’invité», de Radio 2M en partenariat avec Yabiladi.

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Chadia Arab, auteure de l’enquête «Dames de fraise, doigts de fée» (éd. En Toutes Lettres, 2018). / Ph. DR
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Comme chaque semaine, Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi, évoque les Marocains du monde dans l’émission «Faites entrer l’invité». Au menu ce mercredi, le dernier livre de Chadia Arab, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), intitulé «Dames de fraise, doigts de fée» (éditions «En toutes lettres», 2018).

La géographe et spécialiste de la migration s’est intéressée à ces femmes qui quittent leur foyer quelques mois par an pour travailler en Espagne, lors de la cueillette des fraises. Chadia Arab a sillonné le Maroc et l’Espagne pendant huit ans à la rencontre de ces travailleuses saisonnières.

«Ces femmes et leurs familles ont vécu un bouleversement majeur suite à la crise financière internationale qui a lourdement touché l’Espagne. Beaucoup d’entre elles se sont retrouvées privées de cette saison de travail à l’étranger qui leur permettait de vivre convenablement le reste de l’année», rappelle Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi.

Féminisation du phénomène migratoire

Chadia Arab explique son choix de travailler sur ces femmes par le fait que «c’est la continuité d’une thèse» qu’elle avait auparavant effectuée «sur les migrations marocaines en Espagne, en France et en Italie». Lors de son enquête en Espagne, la géographe a pu voir «se mettre en place le programme entre le Maroc et l’Espagne qui allait faire venir les travailleuses saisonnières». Chadia Arab oriente alors son travail sur «la féminisation du phénomène migratoire», qu’elle tient à «mieux comprendre» en observant les familles de ces femmes.

Un profil s’est peu à peu dessiné suite à ces nombreuses rencontres. «Beaucoup de celles que j’ai interrogées n’avaient jamais quitté le lieu où elles habitaient et n’avaient même pas de carte d’identité. Le travail a été tout d’abord de se procurer des papiers pour pouvoir partir», ajoute la chercheuse au CNRS. De plus, ce sont des femmes qui vivent dans des conditions «très précaires» : elles sont «analphabètes», sans compter que certaines «étaient seulement berbérophones».

«L’appellation ‘Dames de fraise’, c’était pour rendre hommage à ces femmes. Je ne voulais pas du tout faire un livre misérabiliste. L’appellation ‘Doigts de fée’, c’est parce les mains choisies sont délicates pour ne pas casser les fraises. On demande aux femmes d’être dociles, malléables. Si elles travaillent bien, elles peuvent revenir l’année d’après.»

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Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com