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Histoire : 27 février 1976, proclamation d'une république sahraouie sur papier

Par un jour comme celui-ci, en 1976, le Front Polisario proclama unilatéralement la «République arabe sahraouie démocratique» depuis Tindouf. En pleine Guerre froide, plusieurs Etats du bloc de l’Est s’empressèrent de la reconnaître. Mais plus de quarante ans plus tard, le rêve de l’édification de la «RASD» resta sur papier.

Publié
Ouali Sayed, fondateur historique du Front Polisario / Ph. DR.
Temps de lecture: 4'

Chaque 27 février, le Front Polisario célèbre la proclamation de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». Des conférences et des rencontres sont annuellement organisées à Alger et dans les camps de Tindouf, de même que dans les régions dites «libérées», de l’autre côté du mur de sable.

La naissance du projet

Près d’un an après l’indépendance de l’Algérie (3 juillet 1962), les relations avec le Maroc se crispèrent, en raison du refus du président Ahmed Ben Bella (1963 – 1965) de reconnaître l’accord signé avec Rabat, le 6 juillet 1961 par Farhat Abbas, chef du gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) de 1958 à 1961. Le traité reconnaissait l’existence d’un problème de frontières entre les deux pays. Il prévoyait donc d’entamer des négociations pour une solution de paix, immédiatement après l’indépendance de l’Algérie.

Dès lors, les différends se multiplièrent entre les deux pays, jusqu’au recours aux armes en octobre 1963, lors de la Guerre des sables. La confrontation armée s’étendait de la région de Tindouf et de Hassi Beida jusqu’à Figuig. Grâce à la médiation de l’Organisation de l’union africaine (OUA), un accord de cessez-le-feu fut conclu, le 20 février 1964 à Bamako (Mali).

Le 14 novembre 1975, l’Espagne signa avec le Maroc et la Mauritanie le traité de Madrid, mettant un terme à près de 100 ans de colonisation espagnole au Sahara occidental. Le texte prévoyait la partition de ce territoire entre les deux pays voisins.

En dépit de la résolution de paix entre Rabat et Alger, des tensions se ressentirent encore dans les relations bilatérales. Ainsi, le 27 janvier 1976, les armées marocaine et algérienne se confrontèrent une nouvelle fois à Amgala. A l’issue de cette bataille qui dura deux jours, le Maroc déclara avoir tué 200 soldats d’Algérie et du Polisario et emprisonné 109 autres.

Les coulisses d’un quiproquo

En dehors des conflits armés, la situation entre le Maroc et l’Algérie avait pris de nouvelles dimensions, au lendemain de la création du Front Polisario (mai 1973), qui proclama le 27 février 1976 la «RASD». Le roi Hassan II (1961 – 1999) réagit alors par une lettre adressée à l’armée marocaine :

«Sans vous cacher la gravité de la situation et sans dramatiser sur l’évolution de la situation, nous avons l’intention de défendre l’unité territoriale du royaume et d’assurer l’épanouissement de notre peuple par tous les moyens possibles.»

Sur fond de tensions internationales, entre les blocs de l’Est et de l’Ouest, le Polisario compta sur le soutien de l’Algérie pour devenir membre à part entière de l’OUA, au début des années 1980. En revanche, ses efforts pour obtenir une reconnaissance au sein de l’ONU n’aboutirent pas.

Changement d’objectifs

Membre-fondateur du mouvement et revenant au Maroc, Bachir Dkhil relata à Yabiladi que lors de sa création, le Front Polisario ne revendiquait par la création d’un Etat sahraoui indépendant. Son but était plutôt de combattre les troupes espagnoles et pousser celles-ci à quitter le désert, d’où son appellation «Front populaire pour la libération de Hamra et de Rio de Oro». 

«Pourquoi le Polisario ne s’appelait-il pas alors ‘Front populaire pour la libération du Sahara occidental’ ? Tout simplement, parce que nous nous n’avions pas cette notion de ‘Sahara occidental’, à ce moment-là. Cette appellation apparut suite à l’intervention de certaines parties, surtout après le deuxième congrès du front, tenu en Algérie.»

Bachir Dkhil l’expliqua autrement : «L’erreur que nous avions commise était d’organiser cette rencontre sur le territoire algérien. Des sahraouis d’Algérie furent conviés et la plupart d’entre eux étaient affiliés à l’armée. Et dans l’organisation du congrès, je représentais l’armée, de mon côté. Nous ne savions pas qui avait invité ces personnes à prendre part à l’évènement. Nous n’avions aucune idée qu’il s’agissait d’un complot, en quelque sorte. Nous ne pensions pas que notre mouvement se métamorphoserait.»

«L’Algérie avait des comptes à régler avec le Maroc et utilisa le Polisario comme un cheval de Troie. C’est ce à quoi fit référence le discours de Houari Boumediene, auquel j’avais assisté. A l’occasion de la Fête du travail, en 1976, il avait dit qu’il ferait plier le Maroc. Le moyen d’y arriver fut donc les Sahraouis membres du Polisario.»

Pour l’ex-membre, la proclamation de la "RASD" fut «une terrible erreur» :

«Le Front réclamait la tenue d’un référendum d’auto-détermination. Cela signifie que le Sahara occidental pouvait devenir un Etat comme il pouvait rester, après cela, une province du sud du Maroc. Comment peut-on décréter la création d’un état sans avoir donc suivi de processus ? Lorsqu’un Etat existe bel et bien, on ne peut pas revenir en arrière pour évoquer le principe d’autodétermination. Si le Polisario en était encore là, c’est que lui-même n’était pas convaincu de l’existence de son Etat.»

Bachir Dkhil considéra que l’Algérie, en premier lieu, puis la Libye, avait joué un rôle important dans le changement d’objectifs ayant motivé la création du Front Polisario, qui fut d’abord la résistance au colonisateur espagnol.

Pour lui, l’Algérie avait profité de l’occasion pour utiliser le mouvement, constitué au départ de jeunes, surtout après que les partis politiques marocains tournèrent le dos à son fondateur, Ouali Sayed. L’ancien membre-fondateur souligna ainsi quelques zones d’ombres :

«Il existe encore des interrogation sur certaines prises de position, à l’époque. Lorsque Ouali Sayed avait contacté des partis politiques marocains, certains ont fermé les yeux sur le problème, tandis que d’autres lui ont dit d’aller libérer le Sahara s’il le pouvait. Il y a des aspects de cette histoire qui n’ont jamais encore été clarifiés. J’espère que nos historiens reviendront là-dessus pour nous éclairer sur quelques vérités.»

AL MASSIRA
Date : le 27 février 2025 à 11h02
La proclamation de la « RASD » c’était en 1976, il y a presque 50 ans. Objectif : accès de la junte à l’Atlantique et isolement politique et géographique du Maroc en vue de son affaiblissement. Depuis Boukharrouba, Kadhafi…et Bouteflika sont partis et le projet n’a pas bougé d’un millimètre. Au contraire les maigres avancées qu’ils avaient réalisées se sont évaporées et reculent de jour en jour. Le Polisario va disparaître c’est écrit. On est patients. La proclamation de la « RASD » restera un fait divers de l’Histoire.
mousse111
Date : le 27 février 2024 à 12h54
REACTION DE BOUKHEROUBA A LA MARCHE VERTE TEMOIGNAGE DE JEAN DANIEL Hassan II avait annoncé le lancement de la Marche Verte. Quelques heures plus tard, coïncidence, Jean Daniel, le journaliste, écrivain et fondateur du Nouvel observateur, rencontrait Houari Boumediene, le président algérien, pour une interview. «Sans préavis, j’ai obtenu soudain ce jour-là une interview du Président Boumediene(…) J’ai été reçu au Palais du Gouvernement dans une salle en pleine effervescence(…) D’emblée, nous avons parlé de la Marche Verte annoncée quelques heures plus tôt. Il ne cachait pas sa colère sans l’extérioriser brutalement. Il restait très maître de lui jusqu’à ce qu’à l’écran apparaissent les images du roi Hassan II prononçant un discours. Là, le visage de Boumediene s’est métamorphosé. Un mélange de sourire nerveux et de fureur crispait son visage. Un moment, le roi parle de l’Algérie sur un ton conciliant et amical. Le Président lui lance, en arabe, une injure et, à ma stupeur, il avance son bras droit et délivre un magistral bras d’honneur. Tel un voyou de Bab el Oued. Le Président austère qui se donnait à voir quelques instants plus tôt avait disparu. J’avais devant moi un autre homme. Un jeune garnement des rues prêt à tout. Il s’est levé de son fauteuil et s’est mis à sautiller de façon étrange. Un peu hystérique. Je ne saurais dire s’il sautait de joie ou de colère, mais, je le revois très bien, il a bondi à plusieurs reprises. Il trépignait, comme s’il avait perdu le contrôle de son personnage. Les insultes contre Hassan II pleuvaient. J’étais stupéfait. Jamais je n’avais vu un chef d’Etat dans cet état. Ce n’était qu’un torrent d’invectives à un niveau insoutenable de grossièreté, d’obscénité, de vulgarité. Sans transition, ont suivi les menaces. Hassan II ne l’emportera pas au paradis. Il ne sait pas ce qui l’attend. L’Algérie ne se fera pas rouler dans la farine. J’étais d’autant plus abasourdi que l’affaire du Sahara traînait depuis longtemps. Les revendications du Maroc dataient de Mohamed V qui entendait affirmer sa souveraineté non seulement sur le Sahara Occidental mais sur la Mauritanie toute entière.
AL MASSIRA
Date : le 27 février 2023 à 17h47
A la dernière réunion de l'UA, Benbatouche n'y était pas. Et le bidonville de Tindouf est en plein marasme. Les années se suivent et se ressemblent, on se disait. Mais on se réalité l'agonie de la République imaginaire s'accélère et le Président Hachakoum et son Chef Changriha ne s'y sont pas trompés et la meilleure preuve est leur milliard de dollars qu'ils ont dû brandir pour corrompre les Africains. Car si jamais la "rasd" sort de L'UA, elle est morte et enterrée. Qui sait dans un an peut-être la messe sera dite.
Amazigh ro1
Date : le 01 mars 2022 à 14h07
Tu es sûrement l'envoyé spécial de tebboune.
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AZZRRO à écrit:
EH oui, moi aussi, Je suis un enfant du peuple, je ne suis pas envoyé du ciel!
AZZRRO
Date : le 01 mars 2022 à 10h15
EH oui, moi aussi, Je suis un enfant du peuple, je ne suis pas envoyé du ciel!
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"Amazigh ro1" à écrit:
Tu adore le evil, c'est bien.
Amazigh ro1
Date : le 01 mars 2022 à 09h43
Tu adore le evil, c'est bien.
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AZZRRO à écrit:
J’adore ce que feu Boumediene (Allah yarahmou) disait : "Je suis un enfant du peuple authentique algerien, je ne suis pas envoyé par le ciel.". Cela resume la politique du Makhzene et de ses valets et surtout de ses boufons! https://www.raremaps.com/gallery/detail/64052/a-map-of-barbary-containing-the-kingdoms-of-marocco-fezlaurie-whittle-dunn
Amazigh ro1
Date : le 01 mars 2022 à 09h39
L'histoire a donné raison à ce grand dictateur, parce qu'il avait expulsé en 1975 en plein Aid El Adha 35 milles familles Marocaine,, c'est pour cela que tu admire ce dictateur. Crois moi c'est à cause de sa mauvaise politique que l'Algérie est au bord du gouffre.
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AZZRRO à écrit:
L'histoire a donné raison à Houari BOUMEDIENE ! Le Sahara occidental est toujours au même stade. Le Maroc pourrait construire autant de tranchées qu’ils veulent, ça ne changera rien su Statut International du Sahara occidental. Le droit des peuples à l’autodétermination (le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) est un pilier du droit international contemporain. Depuis l’adoption de la Charte des Nations Unies en 1945, il a constitué la base juridique et politique du processus de décolonisation qui a vu naître plus de 60 nouveaux Etats dans la deuxième partie du 20ème siècle. Il s’agit d’une conquête historique, même si celle-ci concordait avec la volonté de certaines puissances in ternationales de faire éclater les « chasses gardées » des empires coloniaux de l’époque (européens principalement).
Newhorizon20
Date : le 27 février 2022 à 21h22
Le nif algérien a été enterré avec les Chouhadas algériens, ceux qui ont accepté un référendum pour l'indépendance en signant les accords d'Èvian ne sont que des traîtres qui ont trahi la révolution algérienne, y compris Boumédienne qui avait instauré un régime de parti unique pour monopoliser l'activité politique et le pouvoir, une dictature militaire, quoi !
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AZZRRO à écrit:
J’adore ce que feu Boumediene (Allah yarahmou) disait : "Je suis un enfant du peuple authentique algerien, je ne suis pas envoyé par le ciel.". Cela resume la politique du Makhzene et de ses valets et surtout de ses boufons! https://www.raremaps.com/gallery/detail/64052/a-map-of-barbary-containing-the-kingdoms-of-marocco-fezlaurie-whittle-dunn
AZZRRO
Date : le 27 février 2022 à 19h37
J’adore ce que feu Boumediene (Allah yarahmou) disait : "Je suis un enfant du peuple authentique algerien, je ne suis pas envoyé par le ciel.". Cela resume la politique du Makhzene et de ses valets et surtout de ses boufons! https://www.raremaps.com/gallery/detail/64052/a-map-of-barbary-containing-the-kingdoms-of-marocco-fezlaurie-whittle-dunn
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Newhorizon20 à écrit:
C'est normal que vous défendez la naissance de nouveaux États, puisque vous en faites partie. En même temps, si on suit le principe de la naissance de nouveaux États, votre pays doit être divisé en plusieurs États, puisque le territoire est grand et abrite plusieurs peuples (les Arabes, les Kabyles, les Chaouis, les Mozabites, les sahraouis, les Touaregs, ...etc). Et pour finir, le Sahara est toujours Marocain, l'Algérie peut dépenser autant de milliards de dollars qu'elle veut, en plus des 500 milliards de dollars déjà claqués, cela ne changera rien au fait que le Sahara est Marocain.
Le barreur
Date : le 27 février 2022 à 19h13
Boukharrouba était un comploteur né: c'est lui qui, alors ministre de la Défense, a poussé Ben Bella à dénoncer l'accord du GPRA avec le Maroc, et ruina dès le départ les relations fraternelles entre les deux pays. Il a dressé Ben Bella contre le Maroc , l'isola, le désorianta, et le renversa. Plus tard, après sa sortie de prison , Ben Bella ne cachera pas ses regrets, bien inutiles il est vrai..
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