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Grand Angle

En l’absence d’Alger, Bourita affirme que le «Sahel n’est le champ exclusif de personne»

En l’absence de l’Algérie, le Maroc a pris part ce matin à une réunion sur le financement de la force G5 du Sahel, tenue à Bruxelles. Devant les participants, Nasser Bourita souligne que le «Sahel n’est le champ exclusif de personne».

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Nasser Bourita, ministre des AECI / Ph. MAP
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Bruxelles accueille ce vendredi une conférence internationale de haut niveau sur le G5 sahel, lancé en février 2014. Une réunion consacrée au financement de la force parrainée par la France. Le Maroc y est présent aux côtés des composantes du G5 et des représentants notamment des Etats-Unis, de l’Union européenne, des Nations-unis, d’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Sénégal.

Devant les participants, le ministre des Affaires étrangères a prononcé un discours. «Le Maroc a salué dès le départ l’initiative du G5-Sahel qui constitue une réponse pertinente à cette situation précaire», a-t-il déclaré.

«Il s’agit en effet d’une formule inédite en Afrique reposant sur une coopération renforcée, d’une formule a grand potentiel et d’une formule où les pays concernés se prennent en charge eux-mêmes, et l’appui de la communauté international ne vient qu’en support», ajouté le ministre.

«Le Sahel a longtemps souffert d’une logique de «chasse gardée»»

Le chef de la diplomatie a précisé, dans son intervention, que la réussite de la G5 dépendait de quatre éléments :

«Elle doit se construire sur les priorités arrêtées par les pays du Sahel eux-mêmes et non pas ceux fixées par l’extérieur; son financement doit être pérenne; sa base juridique doit être clarifiée à travers une résolution du Conseil de Sécurité et des liens opérationnels avec notamment la MINUSMA et elle est tributaire du renforcement du processus politique et de la stabilisation en Libye.»

Nasser Bourita n’a pas laissé l’occasion passer sans décocher des flèches en direction de l’Algérie, affirmant que «le Sahel n’est le champ exclusif de personne» et qu’il a «longtemps souffert d’une logique de «chasse gardée», où chacun pensait pouvoir régler ses problèmes au dépend des intérêts des pays de la région». Et d’annoncer que «les premiers responsables du Sahel, sont les gouvernements de la région, et c’est à eux qu’incombe le renforcement de la résilience de leurs Etats».

En 2009, le voisin de l’Est, grâce à sa rente pétrolière, a tenté de s’imposer comme le seul protecteur des autres pays du Sahel de la menace terroriste. A cet effet, il a lancé et financé sans réel succès la fameuse «Coordination de Tamanrasset».

Dans son discours, Nasser Bourita a évité de mentionner clairement l’apport du Maroc à la force G5 : «Le royaume est disposé à développer des actions de coopérations triangulaires avec les pays de l’Union Européenne, au bénéfice de cette région.»

Une prudence qui s’explique par l’état des relations entre Rabat et certaines capitales, qui ne sont pas fortes, voire tendues dans le cas de Nouakchott, pour s’engager dans une coopération militaire directe.

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