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Grand Angle

Diaspo #28 : Mostafa Aboulfaraj, l’ingénieur globe-trotteur

Après avoir travaillé pendant des années dans le secteur de l’emballage, cet ingénieur a créé sa propre société de conseil pour promouvoir l’industrie du recyclage.

Publié
Mostafa Aboulfaraj./Ph. M. Aboulfaraj
Temps de lecture: 3'

Humble, ambitieux et passionné par sa carrière professionnelle, Mostafa Aboulfaraj, 54 ans, est un ingénieur marocain qui a quitté son pays pour l’Europe. Celui qui est né et a grandi à Meknès s’est installé à Rabat pendant ses études puis, deux ans plus tard, a fait ses valises pour Rennes, au nord-ouest de la France. «Je suis parti pour effectuer une maîtrise de chimie à l’université de Rennes», nous dit-il. Du nord-ouest, il part vers le nord-est, à Strasbourg, pour y étudier cette fois-ci l’ingénierie des polymères.

«J’ai eu mon diplôme d’ingénieur en 1986 puis, trois ans plus tard, j’ai fait un doctorat en collaboration avec la société Essilor, qui produit des lentilles ophtalmiques avec des équipements optiques», précise-t-il. Il quitte ensuite l’Hexagone pour les Etats-Unis, direction New York.

«J’ai quitté la France pour rejoindre l’université Cornell (Etat de New York), où j’ai étudié l’ingénierie mécanique et aérospatiale pendant un an.»

De l’Europe aux Etats-Unis en passant par l’Asie

Son séjour dans la «Grosse pomme» ne dure pas longtemps puisqu’il rentre en France, sollicité par une opportunité professionnelle : «J’ai travaillé en tant qu’enseignant à l’École nationale supérieure des mines de Nantes entre 1990 et 1994. J’y étais aussi en tant que chercheur.» Un début encourageant pour ce jeune ingénieur, qui décroche ensuite un poste au sein du groupe industriel Pechiney, un important conglomérat d’aluminium basé en France.

«J’ai travaillé pour eux en tant que chercheur dans leur laboratoire. Nous avons développé des widgets qui font mousser les bières anglaises. Nous nous concentrions principalement sur les boîtes de conserve. Je suis resté quatre ans dans cette entreprise, où j’ai eu la chance d’occuper différentes positions», poursuit Mostafa Aboulfaraj.

En 2003, il décide de quitter le groupe Pechiney, aujourd’hui disparu. Il se retrouve au sein de la Capital Safety Group, une société de sécurité publique anglo-américaine. Pendant quatre ans, il est en charge des opérations de l’usine française de l’entreprise. «Ce poste m’a permis de voyager entre la France, les États-Unis, le Canada, la Chine, Taïwan et le Royaume-Uni», confie-t-il. Une période florissante mais difficile pour ce père de famille qui se retrouve loin des siens.

«J’ai compris qu’il était temps que je rentre chez moi»

Rebelote quelques années plus tard : en 2008, il commence à travailler à Bruxelles pour Outokumpu, un groupe de sociétés dont le siège est à Helsinki et qui fabrique de l’acier inoxydable : «J’ai travaillé pour cette entreprise pendant trois ans, où je dirigeais le groupe vente et marketing qui ciblait l’industrie alimentaire. C’était une industrie très lourde fabriquant des produits résistants à la rouille, rien de très drôle.»

Outokumpu le réclame ensuite en Pologne puis en République tchèque pour participer à la reconstruction des usines du groupe. «J’ai quitté la Belgique et les pays nordiques pour l’Europe centrale. J’étais en charge des ventes mais mon vrai travail consistait à redynamiser l’entreprise, qui se trouvait dans une situation difficile», explique Mostafa Aboulfaraj.

Vient le temps de l’auto-entreprenariat. L’ingénieur créé sa propre société de conseil – «Outokumpu a été mon premier client». Mais pour des raisons familiales, il décide de rentrer en France pour retrouver sa femme et ses trois filles.

De retour en France, il continue de travailler comme consultant, notamment sur le recyclage, et s’attèle à mettre au point des solutions pour recycler les emballages en aluminium pour les entreprises du secteur. «Je travaille sur ce projet depuis près de cinq ans. Je suis également directeur général de France Aluminium Recyclage, une société créée il y a 25 ans. Nous avons réussi à augmenter le taux de recyclage de 10% chaque année au cours des dix dernières années.»

Mostafa Aboulfaraj espère pouvoir travailler à la promotion de l’industrie du recyclage au Maroc. «Ici, les industriels font du recyclage en matière d’emballage, mais ils le collectent de manière désordonnée. Nous entendons tous les jours parler de réduction des déchets, mais rien ne se passe comme ça», déplore-t-il. La seule chose qui fonctionne bien au Maroc, c’est la collecte et le recyclage du papier, observe-t-il. En attendant d’autres projets, l’ingénieur se veut confiant, persuadé du potentiel «recyclage» du Maroc. 

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