Menu

Grand Angle

Les dessous de la nomination d’un nouveau «premier ministre» au Polisario

Après 15 ans à la tête du «gouvernement», Abdelkader Taleb Oumar a été démis de ses fonctions. Un limogeage qui obéit à des considérations tribales et un contexte continental plutôt favorable aux thèses du Polisario. Brahim Ghali espère faire d'une pierre plusieurs coups. Explications.

Publié
Mohamed Wali Akeik, lors de sa nomination par Brahim Ghali. /Ph: SPS
Temps de lecture: 2'

Brahim Ghali a mis un terme aux fonctions de son «premier ministre», Abdelkader Taleb Oumar. Il a désigné Mohamed Wali Akeik pour lui succéder. L’heureux élu n’est pas un inconnu. Il a occupé, sous l’ère Mohamed Abdelaziz, plusieurs postes dont le chef des renseignements et «ministre des territoires occupés et de la diaspora».

Par cette nomination, le chef du Polisario espère faire d’une pierre plusieurs coups. «Le choix d’un membre de la tribu des Izzarguiyin (une des composantes des Tekna) pour diriger le «gouvernement», n’est pas innocent. Ghali souhaite ainsi élargir sa base en tendant la main aux autres groupes tribaux marginalisés pendant des décennies», nous confie une source.

D’habitude le titre de «premier ministre» était une chasse gardée des Rguibates. Taleb Oumar est, d’ailleurs, resté dans ce poste plus de 15 ans.

Un contexte continental plutôt favorable au durcissement

Mohamed Wali Akeik est considéré comme un «faucon». Brahim Ghali a en effet grandement besoin de s’entourer de radicaux afin de ne pas laisser le terrain libre à Lamine Ould El Bouhali.

Les contextes international et continental plaident également pour la nomination d’un «faucon», notamment après le 30e sommet de l’Union africaine, de fin janvier à Addis-Abeba, et la réunion avec Horst Köhler à Berlin. Deux événements ayant permis au Polisario de rebondir et faire oublier le revers subi au début de l’année à El Guerguerate.

L’heure est plutôt favorable au durcissement des positions, d’autant que le Polisario s’apprête à ouvrir un nouveau front contre le Maroc au niveau de la Cour africaine de justice et des droits de l’Homme, basé en Tanzanie. D’ailleurs une délégation de l’instance effectue, les 5 et 6 février, une visite dans les camps de Tindouf.  Au programme des membres de la mission des réunions avec la population. C’est la première étape avant le dépôt de plaintes contre le royaume devant la juridiction africaine.

Un cousin d’Aminatou Haidar                                        

Sans aucun doute, la nomination de Mohamed Wali Akeik pour former un nouveau «gouvernement» devra réjouir les sympathisants du Polisario au Sahara.

Et pour cause, l’homme, lorsqu’il dirigeait le «ministère des territoires occupés et de la diaspora» s’était montré très généreux avec les participants aux manifestations anti-Maroc organisées dans les villes de Laâyoune, Smara et Dakhla.

Le nouveau «premier ministre» du Polisario appartient à la même tribu qu’Aminatou Haidar. La présidente de la CODESA bénéficiera-t-elle de cette proximité pour effectuer son retour sur la scène politique et relancer sa carrière ?

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com