Menu

Grand Angle

La communauté marocaine d’Amsterdam se sent en insécurité

A Amsterdam, un sentiment d’insécurité gagne les parents néerlandais d’origine marocaine. Depuis une fusillade vendredi soir ayant fait une victime de 17 ans, la communauté redoute une escalade de violence, sur fond de liquidations suspectes.

Publié
Peu de temps après la fusillade, la police scientifique et les secours ont été dépêchés sur les lieux du carnage, le 26 janvier 2018 / Ph. ANP
Temps de lecture: 2'

Un maroco-néerlandais de 17 ans a été tué vendredi dernier à Amsterdam, lors d’une fusillade près d’un centre de jeunesse où il était stagiaire bénévole. Le jeune homme, un dénommé M.B., est mort sur le coup, tandis que deux autres personnes ont été blessées, rapporte le site local NOS.

Selon la même source, un individu cagoulé aurait ouvert le feu en appelant des noms, parmi lesquels ne figurait pourtant pas celui du jeune Marocain. Cité par le Daily Mail, Leo Dortland, porte-parole de la police d’Amsterdam, a déclaré que l’attaque n’était «clairement pas terroriste», évoquant plutôt une piste criminelle qui serait l’œuvre de bandes organisées.

Par ailleurs, le maire de la ville, Jozias Johannes van Aartsen, a déclaré à NOS qu’il comprenait le sentiment d’insécurité des habitants du quartier. En effet, la fusillade a visé un centre de jeunesse et elle n’est pas la première du genre. En novembre dernier, un jeune de 19 ans avait été blessé par d’autres individus dans le même quartier, mais il avait réussi à s’échapper. Selon plusieurs sources, il était traqué par un groupe criminel.

Par conséquent, Van Aartsen a promis qu’il prendrait les mesures nécessaires en collaboration avec la police, pour pallier les insécurités qui font des victimes parmi les jeunes, dans un quartier principalement habité par la communauté marocaine.

L’insécurité règne

Dans ce contexte, Habib el Kaddouri, un militant maroco-néerlandais, a indiqué à NOS que les familles marocaines et néerlandaises s’inquiètent de la sécurité de leurs enfants après ces deux fusillades. Il a également dénoncé l’attaque criminelle, en insistant sur le fait que des jeunes maroco-néerlandais sont visés par des groupes de mafias qui tentent de les recruter par la force.

De son côté, Bouchra Dibi, membre du Parti travailliste aux Pays-Bas, a déclaré que «beaucoup de mères ont peur que leurs fils soient visés». Aussi, elle ne se dit pas rassurée de cette situation. Et pour cause, les tireurs de novembre dernier et du 26 janvier n’ont toujours pas été identifiés, ce qui lui fait redouter d’autres attaques.

Dans une lettre ouverte publiée sur Facebook et citée par NOS, l’oncle de la victime marocaine a appelé le conseil municipal d’Amsterdam à assurer la sécurité des habitants. Il a dénoncé la mort de son neveu en indiquant que celui-ci n’était pas visé, mais que des individus armés cherchaient le jeune homme de 19 ans qui avait été blessé dans la fusillade de novembre 2017.

De son côté, le Consulat général du Maroc aux Pays-Bas a indiqué que la victime, membre de la Fondation musulmane de la paix aux Pays-Bas, n’avait aucune relation avec le trafic de drogue. Il affirme également que le jeune aurait été visé par erreur.

Pendant ce temps au Maroc, Abdelkrim Benatiq, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et chargé des Marocains résidant à l’étranger, a assuré dans un communiqué que le Consulat général à Amsterdam suit «de près» cette affaire, promettant de se charger du rapatriement du corps de la victime qui sera inhumé dans son pays d’origine.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com