Menu

Grand Angle

Maroc et CEDEAO : Mouhcine Jazouli réussira-t-il à faire mieux que Nasser Bourita ?

Relancer l’adhésion à la CEDEAO par une nouvelle politique est une priorité pour le nouveau ministre des Affaires africaines. Mouhcine Jazouli est appelé à convaincre les milieux d’affaires des pays de la région pour ainsi lever toute réserve à propos de la requête marocaine.

Publié
Mouhcine Jazouli (2è à gauche), lors de sa nomination par le roi / Ph. MAP
Temps de lecture: 2'

Un ministère chargé des Affaires africaines conduira, en coordination avec le Palais, la politique du royaume au continent. Une nomination très attendue, et ce depuis l’intégration du royaume à l’organisation continentale lors du sommet d’Addis-Abeba de janvier 2017.

Elle intervient dans un contexte particulier alors que la diplomatie marocaine devra relever un autre défi qui s'avère plus compliqué que l'admission à l'Union africaine. Si justement l’adhésion à l’agora africaine s’est révélée être un grand succès, la requête déposée depuis le 24 février dernier pour rejoindre la CEDEAO bute toujours sur de sérieux obstacles.

«Relancer ce projet est l’une des priorités du nouveau ministre Mouhcine Jazouli, d’autant que la gestion de ce dossier par Nasser Bourita n’a pas été concluante», constate une source contactée par Yabiladi. Le royaume n'a semble-t-il pas anticipé la levée de bouclier des oppositions aux gouvernements en place dans ces pays, ni la crispation des milieux patronaux. 

Les présidents de la région sont sous la pression des décideurs économiques locaux

«Il nous faut le lancement d’une nouvelle politique en direction particulièrement des décideurs économiques dans les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Et pour cause, de nombreux présidents d’Afrique de l’Ouest, y compris parmi les plus fidèles alliés du royaume, font face aux pressions de leurs patronats résolument opposés à l’admission du Maroc», ajoute-t-elle. Le Nigéria en est l’exemple le plus criant mais même au Sénégal une certaine opposition s’est faite entendre.

Souvent les craintes des milieux d’affaires dans la région se manifestent en échos aux réserves exprimées par certains groupes économiques étrangers qui redoutent une mainmise du royaume sur la zone s’il parvenait à adhérer à la CEDEAO. Pour rappel le Maroc est, depuis quelques années, le premier investisseur africain en Afrique de l'Ouest. Il a notamment pris la place de leader qui revenait traditionnellement à la France en Côte d’Ivoire.

«Par ailleurs ce contretemps risque d’éclipser les acquis engrangés sur le continent par le royaume durant les dernières années avec notamment l’intégration à l’Union africaine», conclut notre interlocuteur. Rabat est, de ce fait, appelée à revoir en profondeur sa stratégie dans la zone.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com