L’Energie solaire sera placée au cœur du partenariat franco-marocain, selon ce qu’a déclaré Eric Besson, dans une interview publiée dans l’édition du 11 juillet du quotidien L’Economiste. Le ministre français a ainsi renouvelé le soutien de son pays au Plan solaire marocain, initiative qui vive à porter à 42% la part de l'énergie solaire au Maroc, à l’horizon 2020.
Eric Besson a également rappelé que 100 millions d’euros seront accordés par l’Agence française de développement pour le plan solaire marocain. Il a également évoqué un accord signé le 15 juin dernier, entre la société française Soitec, leader mondial du photovoltaïque, et Masen, l’Agence marocaine pour l’énergie solaire. Ledit accord porte sur des «programmes conjoints de recherche et développement, la création d’un master universitaire de management des énergies renouvelables, et surtout la perspective d’un site de production sur le territoire marocain».
Notons que le plan solaire marocain, s’insère dans la vision plus large, d’un Plan solaire méditerranéen (PSM). Eric Besson a d’ailleurs décrit cette initiative comme «le plus important projet de l’Union pour la Méditerranée (UPM)». Le PSM vise à terme, la mise en place d’un réservoir d’énergie solaire à même de satisfaire les besoins en énergie des pays de la région.
Du plan aux actes
La visite du ministre français, qui s’achève ce mardi, doit entre autres accélérer la mise en place du PSM. «Il faut maintenant construire les premières centrales et sortir les premiers mégawatts pour que le PSM se concrétise (…) Le Maroc et la France ont un seul mot d’ordre : passer du plan aux actes».
Le PSM lui-même se présente comme un volet du Pacte énergétique euro-méditerranéen. «Nous espérons parvenir à un marché euro-méditerranéen de l’électricité», a déclaré Eric Besson. «Avec la ministre marocaine de l’Energie, Mme Amina Benkhadra, nous allons proposer un pacte énergétique euro-méditerranéen». Concrètement, le pacte devra poser les bases du transport de l’énergie produite au Maroc, vers les pays d’Europe et du pourtour de la Méditerranée.
Le Maroc avait fait un premier pas dans ce sens en signant son entrée dans les projets Transgreen, et Desertec. Le premier vise la mise en place de connexions entre les pays du pourtour de la Méditerranée pour le transport d’énergies renouvelables. Le second est un projet allemand qui veut utiliser les ressources solaires des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, pour produire cette énergie, dont une partie sera destinée à l'Europe.
La France et le Maroc semblent visiblement résolus à passer à la vitesse supérieure, et prévoient d’organiser pour le premier semestre 2012 une conférence UPM des ministres de l’Energie, pour proposer le Pacte. Par ailleurs, Besson a annoncé que les deux gouvernements signeraient les premiers accords d’achat d’électricité avant fin 2011. La France a donc bien avancé ses pions par rapports aux autres partenaires européens, notamment allemands en termes de coopération énergétique. Reste maintenant à savoir comment évolueront les futurs accords, avec cette nouvelle donne.