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Grand Angle

Trombe marine à Rabat : «Un phénomène limité dans l’espace et dans le temps»

Une colonne d’air survolant l’océan Atlantique a été observée dimanche matin à Rabat. Loin des cyclones et des tornades, les trombes marines ne dépassent généralement pas une heure et ne s’étendent pas au-delà de 200 mètres en moyenne, selon un responsable de la Direction de la météorologie nationale.

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La trombe marine aperçue à Rabat. DR
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A première vue, on aurait pu craindre une (petite) tornade se profilant à l’horizon. Il y aura finalement eu plus de peur que de mal : dimanche 7 janvier, c’est en réalité une trombe marine qui a été aperçue par les habitants de Rabat, tourbillonnant près des côtes marocaines, au-dessus de l’océan Atlantique. Filmée par plusieurs internautes, elle a été largement relayée sur les réseaux sociaux.

En langage climatologique, une trombe marine désigne une colonne d’air mélangée d’eau en rotation, formant un entonnoir nuageux, sous un nuage convectif au-dessus d’une étendue d’eau. Il s’agit de phénomènes de micro-échelle, qui se forment lorsque les conditions sont très instables, alors que de l’air froid passe au-dessus d’eaux chaudes. «C’est un phénomène limité dans l’espace et dans le temps : il ne dépasse généralement pas une heure et ne s’étend pas au-delà de 200 mètres en moyenne», relativise Houcine Youabed, chargé de communication à la Direction de la météorologie nationale (DMN), contacté par Yabiladi.

Des vents tourbillonnaires entraînant des vapeurs d’eau

«Les trombes marines sont le résultat de conditions météorologiques très instables, couplées à un contraste thermique : les eaux au-dessus de l’Atlantique sont très chaudes par rapport à l’air, très froid. Par conséquent, des vents tourbillonnaires se créent et entraînent avec eux des vapeurs d’eau qui remontent vers les nuages. Les trombes marines se déplacent tant que les conditions météorologiques sont favorables. Une fois que ce contraste thermique s’arrête, elles prennent fin», explique-t-il.

Attention à ne pas les confondre avec des cyclones et des tornades, prévient Houcine Youabed : «Les cyclones peuvent s’étendre jusqu’à 100, 200 voire 300 kilomètres et durer plusieurs jours. On est bien loin des trombes marines.» Si celles-ci sont certes inoffensives, le responsable de la DMN recommande toutefois de ne pas s’en approcher, les vents pouvant atteindre 80 km/h.

Mercredi dernier, la DMN a annoncé des masses d’air froides et humides accompagnées de pluies généralisées, dès vendredi après-midi dans la moitié nord du Maroc pour atteindre par la suite, samedi et dimanche, la majeure partie nord et est du pays, ainsi que le centre du royaume jusqu’au nord des provinces sud.

Ces perturbations climatiques s’expliquent par le rapprochement d’une dépression atmosphérique sur le nord du Maroc, confirme Houcine Youabed. Dans le domaine de la météorologie, les dépressions atmosphériques font référence à une zone de basse pression atmosphérique, associée au mauvais temps car à l’origine de courants ascendants favorisant la formation de nuages et de précipitations, d’après le site Futura sciences.

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