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Grand Angle

Méritocratie dans la fonction publique : El Othmani exhume une vielle promesse d’Abbas El Fassi

Saâdeddine El Othmani a annoncé, hier, le début de l’âge de la méritocratie dans la fonction publique. Engagement ferme ou voeu pieux ? En 2008, déjà, Abbas El Fassi avait fait la même promesse. Une étude, qui avait coûté 15 millions dh, était réalisée dans la perspective d’une réforme de l’administration publique.

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Saadeddine El Othmani avec Abbas El Fassi / Archive - DR
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Hier à la Chambre des conseillers, le chef du gouvernement annonçait l’élaboration d’un projet de la réforme de la fonction publique. Saâdeddine El Otmani a affirmé que son cabinet est «déterminé à revoir le système actuel des salaires».

En écho à cette volonté manifeste du chef de l’exécutif, le ministre de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Benabdelkader de (USFP), a sollicité dans un message écrit la contribution des syndicats. Une démarche qui, à priori, se veut «participative».

Parallèlement à cette initiative, la réforme de l’administration a été confiée à un bureau d’étude en vue de proposer des solutions appropriées. Une manière d’agir qui n’est pas sans rappeler celle menée par le cabinet Benkirane dans la réforme des caisses des retraites.

Une réforme ayant coûté 15 MDH jetée aux oubliettes  

Ce n’est d’ailleurs pas la première qu’un gouvernement marocain prend à bras le corps ce dossier très délicat et aux implications notables sur la "paix sociale". Le cabinet Abbas El Fassi, dès son investiture en automne 2007, s’était engagé à revoir de fond en comble le système des rémunérations en vigueur dans le public. Mohamed Abbou, alors ministre de la Fonction publique, promettait «une révolution mais sans bruit ni dégâts». «Tout le système sera changé, les échelles et les points indiciaires revus», déclarait-il à la presse.

En 2008, un bureau d’études avait été chargé de piloter cette «révolution». Une mission qui avait coûté aux contribuables 15 millions de dh. A ce montant s’ajoute l’organisation de conférences destinées à la promotion du projet, tel le colloque tenu en février 2008 qui a vu la présentation des orientations de la réforme par Abbas El Fassi en personne.

En janvier 2010, à l’occasion d’un remaniement ministériel réduit, Abbou (RNI) quitte le navire gouvernemental. Son successeur, Saâd Alami (Istiqlal), promettait lors de la réunion du dialogue social datant du 1er mars 2010 avec les représentants des centrales syndicales, de publier les résultats de l’étude avant la fin de l’année. Une promesse qui n'a jamais été tenue.

En 2008, Abbas El Fassi annonçait le début de l’âge de la «méritocratie» dans les administrations publiques. Le 26 décembre 2017, Saâdeddine El Othmani reprend le même refrain. 2018 connaitra le 60e anniversaire de la publication du Statut général de la fonction publique. Les années passent et la «méritocratie» trépasse.

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