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Grand Angle

Macron oublie le Polisario et invite l’Algerie à un «dialogue» avec le Maroc sur le Sahara

Emmanuel Macron a appelé le Maroc et l’Algérie à ouvrir un «dialogue» en vue d’une solution à la question du Sahara. Une crise qui «bloque» l’intégration économique au Maghreb, a affirmé le président français dans une interview accordée au quotidien El Khabar. Une déclaration qui devrait provoquer des grincements de dents.

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Emmanuel Macron, le 14 février 2017, à la basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger. Ph. AFP
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Après des mois d’attente, Emmanuel Macron se rend en Algérie ce mercredi 6 décembre pour une brève visite ne dépassant pas les 12 heures. A la veille de ce déplacement, le président français a accordé une interview au quotidien arabophone El Khabar. Une occasion pour lui de revenir sur de nombreux sujets qui intéressent les tenants du pouvoir à Alger, dont le dossier du Sahara occidental.

La réponse du chef de l’Etat a sans aucun doute surpris ses hôtes. Et pour cause, il s’est dit favorable à l’ouverture d’un «dialogue entre le Maroc et l’Algérie autour de cette question», la qualifiant au passage de «primordiale».

Et d’ajouter que c’est au Maroc et à l’Algérie «avec le concours de la communauté internationale de résoudre cette crise qui est la principale cause du blocage économique dans la région (…) La résolution de cette crise représente un défi majeur pour une intégration du Maghreb arabe». «Je souhaite que le Maroc et l’Algérie dépassent leurs divergences pour l’édification d’un Maghreb fort, uni et prospère», a conclu Emmanuel Macron.

Une rupture avec la ligne suivie jusque-là

Des propos entièrement en phase avec la politique défendue depuis des décennies par le Maroc, qui risquent par conséquent de faire grincer des dents à Alger. Ils s’inscrivent effectivement en rupture totale avec la ligne suivie jusque-là par ses prédécesseurs, appelant par exemple à une «solution politique mutuellement acceptée entre le Maroc et le Polisario» ou à «appuyer les efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara».

Emmanuel Macron s’est montré plus réaliste en essayant de s’en remettre aux deux pays pour aboutir à une solution. Car il s’agit, selon lui, d’un problème principalement entre le Maroc et l’Algérie qu’il appartient aux deux pays de régler.

Le royaume a toujours plaidé pour cette approche et a maintes fois pointé du doigt la responsabilité du voisin de l’Est dans le différend territorial. Ce que le pouvoir algérien a toujours rejeté, affirmant que le conflit se joue principalement entre le Maroc et le Polisario.

Article modifié le 2017/12/06 à 11h52

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