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L'indépendance de la Mauritanie, l'autre pomme de discorde entre le Maroc et la France

C’est aujourd’hui que le peuple mauritanien célèbre l’anniversaire de son indépendance de la France coloniale. Une indépendance que le Maroc ne reconnaitra que neuf ans plus tard. Bien avant le 28 novembre 1960, un bras de fer opposera la France coloniale au Maroc fraîchement indépendant. L’ancien colonisateur, ne souhaitant pas voir un Grand Maghreb ressuscité en Afrique du Nord, soutiendra l’indépendance de cette ancienne colonie française. Histoire.

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Le roi Mohammed V aux côtés du prince héritier Moulay Hassan, recevant en mars 1958 l'émir du Trarza, Fal Ould Oumeir et des personnalités mauritaniennes. / Ph. Zamane
Temps de lecture: 5'

Le peuple mauritanien célèbre chaque 28 novembre, l’anniversaire de son indépendance. Une date particulière qu’il partage aussi avec le Maroc et les Marocains. En effet, l’annonce du 28 novembre 1960, faite par le président du premier Conseil de gouvernement mauritanien Moktar Ould Daddah déclarant la Mauritanie comme Etat indépendant n’a pas réjoui tout le monde à l’époque. Au moment où les Mauritaniens célébraient leur indépendance de la France coloniale, les Marocains voyaient le rêve d’un grand Maghreb se dissiper.

Bien avant son indépendance en 1956, le royaume chérifien n’a cessé de revendiquer ses droits sur les territoires sahariens. Des revendications qui se sont accentuées dès le lendemain de l’indépendance, compte tenu de l’histoire commune entre le royaume et le pays de Chenguit. Mais la France ne souhaitait pas se retirer de l’Afrique du Nord en y laissant un Etat qui s’étend de Tanger jusqu’au fleuve Sénégal. La Mauritanie a en effet constitué l’autre pomme de discorde entre le Maroc, fraîchement indépendant, et la France coloniale.

Nous sommes le 25 février 1958. Quelques mois seulement après la déclaration du Maroc comme Etat enfin indépendant du protectorat français, feu le roi Mohammed V effectue une visite à M’Hamid El Ghizlane. «Un moment historique et une suite logique de la stratégie visant la libération du royaume du joug du colonialisme pour l’émancipation totale de ses provinces du Sud», comme le souligne Jilali El Adnani, historien et enseignant-chercheur à l’Université Mohammed V de Rabat, dans une déclaration accordée à la MAP en février dernier. «C’est à l’occasion de cette visite que les tribus sahraouies notamment des Teknas, des Rguibats, Ouled Dlim, Laârossiyines et autres étaient venues renouveler leur allégeance et leur attachement à la mère-patrie», enchaîne-t-il.

La France rentre en jeu pour «défendre ses propres intérêts»

Mais si cette stratégie a donné ses fruits quelques mois plus tard avec la récupération de Tarfaya le 16 avril 1958, le Maroc aspirait plutôt à revoir ses différentes provinces sahariennes revenir sous sa souveraineté. Des provinces dont la Mauritanie voisine, à en croire un reportage du Journal des Actualités françaises, rendu public par l’Institut national audiovisuel (INA) français, quelques années plus tard. «Réalisé en 1960, [le reportage] semble avoir été produit par la société des actualités françaises mais n'a jamais été diffusé en salle. La raison tient probablement à la thèse défendue par le journaliste, qui prend explicitement le parti du Maroc dans l'affaire mauritanienne», indique un éclairage précédant ledit reportage. Celui-ci fait état notamment du déplacement de plusieurs personnalités mauritaniennes au Maroc pour rencontrer le roi Mohammed V.

«La visite officielle de Sa Majesté Mohammed V dans le sud du pays ne constitue qu’un des aspects les plus récents de la souveraineté marocaine sur la Mauritanie. Ce vaste territoire d’un million de kilomètres carrés est peuplé d’un million d’habitants. Soucieuse de défendre ses propres intérêts, la France s’est empressée au lendemain de l’indépendance de constituer une République islamique de Mauritanie ; détachée de la souveraineté marocaine sous la conduite d’un pseudo-gouvernement», rapporte le journaliste.

Pour l’INA, le reportage «ne manque pas de mettre en avant la présence de Mauritaniens dans les plus hautes instances de l'État marocain, (…) oppose ces derniers au ‘pseudo gouvernement’ de Moktar Ould Daddah qu'il décrit comme entièrement soumis à la France [et] semble s'inscrire dans la campagne de presse initiée par le royaume pour défendre ses prétentions sur la Mauritanie».

Au lendemain du protectorat, le Maroc divisé en sept parties

Bien avant l’indépendance de la Mauritanie, c’est en 1955 qu’Allal El Fassi, père-fondateur du Parti de l’Istiqlal (PI) commence à défendre la thèse d'un «Grand Maroc», s'étendant «de Tanger jusqu'à Saint-Louis du Sénégal», dont seule la partie nord aurait été «libérée», pour reprendre les expressions utilisées par le commentateur. Ce dernier affirme même que le roi Mohammed V «a repris ces revendications territoriales à son compte en 1958».

Cette version de l’histoire est soutenue par les faits historiques rapportés par nos confrères de Zamane. Dans un article en arabe paru en 2014, le média spécialisé en histoire revient sur «la naissance de la Mauritanie». On y indique comment «le 28 novembre 1960 a été un jour de deuil au Maroc». Mais avant d’être accusé de dramatiser un fait historique, Zamane met en avant la situation géographique du Maroc bien avant le protectorat. Avec l’arrivée de la France et de l’Espagne, le royaume verra ses territoires se diviser en sept parties. «Un protectorat français au centre, un autre espagnol au Nord, une zone internationale à Tanger, une colonie espagnole à Oued Eddahab, une autre à Saguia El Hamra, une présence espagnole à Sebta et Mellilia et enfin une colonie française à l’extrême sud du royaume jusqu’au fleuve du Sénégal», explique le média.

«Lorsque le Maroc signait les documents de son indépendance avec la France et l’Espagne, en mars et avril 1956, il était normal- du point de vue marocain- de voir ces sept zones accéder en même à l’indépendance pour former le Maroc avec ses frontières historiques et naturelles avant 1912. Mais cela n’arrivera pas. Le Maroc accédera à une indépendance sur plusieurs étapes, ce qui lui causera la perte de certaines de ses terres.»

Le Maroc et la Mauritanie ne tourneront la page qu’en 1969

Dans un dossier sur l’indépendance de la Mauritanie, datant de juin 2013, le quotidien Al Massae est lui aussi revenu sur ce fait historique, arguant que malgré l’opposition du roi Hassan II, alors prince héritier, «le roi Mohammed V a soutenu l’idée de l’annexion de la Mauritanie au Maroc». Une position qui s’est basée sur «les rapports historiques et l’allégeance apportée aux sultans alaouites par les chefs de tribus sahariennes». C’est donc depuis cette date que le royaume chérifien choisira de s’opposer à la France s’agissant de ce territoire.

Al Massae rapporte aussi que dans la foulée de ces événements, le roi Mohammed V accueillera, le 28 mars 1958, l'émir du Trarza, Fal Ould Oumeir, (nommé ministre d'État en novembre 1960), Mohammed Ould Bah, Edday Ould Sidi Baba et d’autres personnalités mauritaniennes «pour discuter des modalités du retour de la Mauritanie à la mère-patrie». Une rencontre qui ne manquera pas d’irriter, toujours selon le média arabophone, les autorités françaises.

Dans son bras de fer avec la France quant à la Mauritanie voisine, le Maroc se mobilisera pour couper l’herbe sous les pieds de son ancien colonisateur. «Une véritable offensive diplomatique tout au long de l'année 1960», est alors lancée, à en croire l’INA. Al Massae fait état, quant à lui, d’un «livre blanc» datant du 4 novembre 1960 et dans lequel le royaume «expose les fondements historiques et juridiques de ses revendications». Même à l’Organisation des nations unies, les Mauritaniens partisans d’une annexion au Maroc iront défendre leur thèse face aux Mauritaniens pro-indépendance.

Le poids diplomatique de la France finira par porter ses fruits. Le 28 novembre de la même année, Moktar Ould Daddah déclare l’indépendance de son pays. L’année d’après, Nouakchott est admise à l'ONU. Une reconnaissance internationale que le Maroc refusera jusqu’en 1969, neuf ans après l’indépendance effective d’un territoire ayant fait partie du grand Maghreb du 19e siècle.

Feu le roi Hassan II recevant le président mauritanien à Rabat en septembre 1969. / Ph. DRFeu le roi Hassan II recevant le président mauritanien à Rabat en septembre 1969. / Ph. DRLe roi Hassan II recevant le président mauritanien à Rabat en septembre 1969. / Ph. DR

Al Massae met également en avant une déclaration du roi Hassan II, attestant de son opposition aux revendications initiées par le Parti de l’Istiqlal et soutenues par son père : «Si j’étais Roi au moment de l’indépendance de la Mauritanie, j’aurai été le premier à la reconnaître (comme Etat indépendant, ndlr)». C’est d’ailleurs lui-même qui accueillera, le 22 septembre 1969, le président mauritanien Moktar Ould Daddah à Rabat, marquant ainsi la fin d’un chapitre controversé de l’histoire commune entre le Maroc et son voisin du Sud. 

HopeFloats
Date : le 28 novembre 2024 à 13h22
D'après Kadhafi, le copain de Boumédiène, l'Algérie est le vrai Cheval de Troie en Afrique du Nord et il nous explique pourquoi : https://youtube.com/shorts/8ngMJSCZ3QA?feature=shared
Citation
Azzarr à écrit:
Le Maroc est le cheval de Troie en Afrique du Nord. Sans le Makhzen et le Système Monarque, l’Afrique du Nord serait aujourd’hui unie pour le bien de son peuple.
LeMomentDeLaRaison
Date : le 28 novembre 2023 à 14h29
Non le problème c'est que chez vous c'est le néant au niveau géopolitico-economique. Personne ne protège le Maroc si ce n'est les Etats-Unis mais dans ce monde chaque pays ayant une menace direct du voisinage a du choisir son camp entre les USA et l'URSS de l'époque...mais cette dépendance unidirectionelle s'amménuise progressivement au fur et à mesure du developpement du pays pour devenir une inter-dépendance économique. Par exemple la France est plus dépendante du Maroc que l'inverse car cette dernière détient en son territoire beaucoup de grands groupes Français dans tous les secteurs: Pharmaceutique (Sanofi), Aeronautique(Thales, Dassault), Automobile (Peugeot, Renalt), ... Et la logique economique et logistique est tellement supérieur à celle de la géopolitique que la France ne pourra plus demander à ces grands groupes de délocaliser.
amlegh
Date : le 29 novembre 2021 à 09h52
Quelle insolence ! Primo ; Dieu n'a pas besoin d'un avocat ! Deuxio : tu veux postuler pour ce poste ? thumbs down
Citation
"el bouz" à écrit:
C'est le peuple qui protège la monarchie, mais qui protège les généraux sanguinaires? en tout cas ce n'est pas le peuple algérien.
ssoum
Date : le 28 novembre 2021 à 15h05
FRANCHEMENT TU PERD TON TEMPS…..C EST LE TONNEAU DES DANAIDES CEST SANS FIN EL KAFILATO TASSIRE...……………………….
Citation
"el bouz" à écrit:
Le régime Nazi c'est celui qui a expulsé 250000 marocains innocents le jour de l'Aid al Adha.
Respect#
Date : le 28 novembre 2021 à 14h08
Ce que je sait c'est que le rif avait une armée et a était exterminé Et qu' une perssone a traité les rifiens d'apache, et ça les rifiens ne l'oublieront pas , il faut faire la paix et demander pardon à tous ce peuple .
Roronoa-mrc
Date : le 28 novembre 2021 à 12h18
Malhonnête si tu veux, ou nik mok. Avec tes préjugés raciste Le sahara sera toujours marocain. Comme il a était 13 siècle auparavant avant la colonisation. Viens le récupérer toi et ton gouvernement d’hypocrite. ????????
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Azzarr à écrit:
Un avocat français révèle : «Hassan II a livré les chefs du FLN à la France en 56» https://www.algeriepatriotique.com/2020/12/01/un-avocat-francais-revele-hassan-iilivre-les-chefs-du-flnla-france-en-56/
Newhorizon20
Date : le 28 novembre 2021 à 10h50
Et les caporaux veulent finir le job de la France coloniale en cherchant à créer d'autres États au Maghréb et à enterrer le projet du Grand Maghreb en Afrique du Nord.
Azzarr
Date : le 03 décembre 2020 à 08h02
Un avocat français révèle : «Hassan II a livré les chefs du FLN à la France en 56» https://www.algeriepatriotique.com/2020/12/01/un-avocat-francais-revele-hassan-ii-a-livre-les-chefs-du-fln-a-la-france-en-56/
Citation
Azzarr à écrit:
Eternel sujet, baise main, race inferieure, soumis des abid al bukhari, Carpette !
Azzarr
Date : le 02 décembre 2020 à 14h19
Eternel sujet, baise main, race inferieure, soumis des abid al bukhari, Carpette !
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"el bouz" à écrit:
#commentairedemerded'unsoumisdesgérauxd'unpaysdemerde
el bouz
Date : le 01 décembre 2020 à 16h17
#commentairedemerded'unsoumisdesgérauxd'unpaysdemerde
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Azzarr à écrit:
Juste cherche sur google ou yahoo « Peuple le plus malhonnête au Monde ». Tu verras que ce ne sont plutôt les sites algériens qui relient cette information. Une autre preuve de malhonnêteté. Tu veux rester un sujet, libre à toi mais je sais que ce n’est pas le cas des authentiques marocains.
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