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Grand Angle

Le stock marocain de sardines est-il menacé ?

Un rapport du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM) avait dévoilé le 20 octobre que le stock de sardines en mer Cantabrique et dans les eaux portuguaises est actuellement en dessous de la limite de la biomasse. Plusieurs médias marocains se sont alarmés en diffusant l'information, effectuant une liaison directe avec les eaux marocaines. Le stock de sardines est-t-il vraiment menacé au nord du Maroc ? Détails.

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Le stock de sardines en mer Cantabrique et eaux ibériques est actuellement en dessous de la limite de la biomasse./DR
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Le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM), domicilié à Copenhague au Danemark, et s'occupant de l'exploitation des ressources halieutiques a indiqué dans un rapport publié le 20 octobre, que le stock de sardines en mer Cantabrique (golfe de Gascogne) et des eaux ibériques de l'Atlantique est actuellement en dessous de la limite de la biomasse.

Le CIEM a indiqué avoir adopté un nouveau modèle d'évaluation adopté depuis début 2017. Ainsi, le développement de points de référence biologiques ont révélé que le stock de sardines est actuellement en dessous de la limite de la biomasse (un marqueur connu sous le nom de Blim).

Le recrutement, mot désignant l'abondance d'individus d'une espèce, en l'occurrence les sardines, atteignant une classe d'âge, un stade de développement ou une taille donnée où ils représentent un intérêt pour la pêche commerciale, constitue un élément clé de la productivité des stocks. Il a diminué au fil du temps et est particulièrement bas depuis 2006.

«Les données sur le recrutement des stocks de 1993 à 2015 ont été utilisées pour déterminer le recrutement futur probable», indique le rapport. Ainsi, compte tenu du niveau de recrutement enregistré, «la probabilité de reconstituer la biomasse du stock au-delà de la limite de Blim en cinq ans est faible et, à long terme, considérablement inférieure aux 95% normalement requis», s'alarme le rapport.

«Le niveau de biomasse limite ne peut être atteint en 2019 même en l'absence de capture en 2018. Il est donc conseillé de procéder à une absence de capture en 2018 afin de permettre au stock à se reconstituer.»

Quid des eaux marocaines ?

Après la publication de ce rapport, plusieurs médias marocains se sont enflammés, craignant une pénurie de sardines au Maroc.

L'institut national de recherche halieutique (INRH) a rectifié le tir, en déclarant que la lecture erronée de ce rapport par certains médias marocains a laissé croire que le stock était concerné et menacé. Or ces divisions regroupent exclusivement la sardine de la côte ibérique, au Portugal et du golfe de Gascogne. «La sardine marocaine n'est nullement concernée par l'avis d'information publié récemment par le Conseil international pour l'exploration de la mer», affirme l'INRH dans un communiqué reçu par Yabiladi.

Ainsi, l'INRH veut rassurer en expliquant que le stock méditerranéen marocain de sardines est exploité de «manière soutenable, et n'est en aucun cas menacé». Et d'ajouter que «des évaluations menées il y a 15 jours par l'INRH et les scientifiques de l’Institut océanographique espagnol (IEO), ont confirmé que les pêcheurs marocains pêchent les quantités de sardines en adéquation avec les limites du potentiel du stock». 

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