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Grand Angle  

Diaspo #13 / Malca : «J’ai envie d’être un artiste, je veux créer et raconter des histoires»

Malca, l’amoureux de Casablanca émerge progressivement dans le monde de la musique. Le jeune homme se fait connaître grâce à un style de musique pop-électronique teintée de romantisme arabe. La semaine dernière, l’artiste a sorti «Casablanca Jungle», un morceau qui conte son amour pour la ville blanche. Yabiladi est allé à la rencontre du jeune prodige. Portrait.

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Malca, l'artiste fou amoureux de sa vie natale, Casablanca. / Ph. Malca
Malca l'amoureux de Casablanca. / Ph. Malca

Malca est l’étoile montante de la musique pop-électro. Dès les premières minutes de discussion avec le féru de musique, une énergie et une passion incroyable accompagnent le récit du jeune casablancais. L’homme est animé par l’envie de créer une «culture pop arabe», de mettre en avant ses origines marocaines et d’en faire un produit unique.

Malca est installé à Paris depuis 2007, suite à un baccalauréat à Casablanca, où il a vécu jusqu’à ces 18 ans. «Je suis parti pour faire des études de journalisme dans un premier temps. Les choses de la vie ont fait que dès la première année, j’ai tout de suite compris que je voulais faire de la musique, ce que je pressentais depuis l’adolescence. J’ai bifurqué dans Atla, une école de musique, cette expérience m’a permis de rencontrer plein de gens», raconte à Yabiladi l’artiste de 28 ans. Les années passent, l’expérience prime pour Malca, il se «construit sur le terrain».

«En musique, il n’y a aucun diplôme qui fait un artiste. Tu peux être diplômé à Berkeley, à Boston, faire quatre ans d’études, tu n’auras pas l’assurance d’avoir un boulot derrière. J’ai très vite compris ça et j’ai eu de la chance de rencontrer des personnes formidables qui m’ont fait confiance, avec qui je travaille encore aujourd’hui.»

L’entourage du jeune homme lui permet de puiser sa force et son inspiration. Au niveau professionnel, le Franco-marocain ne s’attribue pas tout le mérite, au contraire : «Je pourrais faire tout en solo, mais je ne le ferai pas aussi bien. J’ai besoin de confronter mes idées avec des gens qui me challengent un peu». Son manager, Mohammed Sqalli est «un ami d’enfance» qui travaille aussi sur le côté direction artistique. Tandis que la production et l’arrangement sont gérés par son «binôme de studio» Louis Summer. Malca compose, écrit et interprète.

Il n'oublie pas le soutien de ses proches. Très attaché à sa famille, le natif de Casablanca ne tarit pas d’éloges :

«J’ai une famille exceptionnelle. Un père qui m’a toujours poussé à 100%, même quand je n’y croyais pas, c’est lui qui croyait à ma place. Ma mère m’a toujours soutenu. J’ai un petit frère, de quatre ans de moins que moi, qui vit avec moi à Paris, c’est mon meilleur ami et mon meilleur supporter. Ma famille m’a très bien éduqué et m’a insufflé beaucoup de courage.»

Culture pop arabe

Au delà de sa vie personnelle, l’artiste veut avant tout se différencier et créer une identité propre «entre l’orient et l’occident», pour raconter l’histoire de personnes qu’il rencontre. «Je travaille dur pour qu’il y ait un maximum de cohérence, musicalement et visuellement dans mes clips et mes photos. Je veux que la fusion soit tout le temps palpable», confie Malca. Et d’ajouter : «C’est presque politique. Je veux réaliser un projet pop qui peut émaner du monde et de la culture arabe. Cette dernière n’est pas encore palpable pour l’instant, mais qui, pour moi, va être le lien commun entre toute une génération qu’on soit égyptien, marocain, tunisien, etc. La culture pop arabe est intergénérationelle.»

L’art qui inspire le Franco-marocain est celui qui brise les barrières, les frontières entre les mondes. «C’est le sens de mon morceau ‘Casablanca Jungle’. Je veux montrer à quel point on peut se rapprocher et briser ces frontières, qu’on avait dressé auparavant», ajoute un brin philosophe, l’artiste.

Depuis dix ans, le Franco-marocain a bataillé pour apprendre le métier, sans jamais baisser les bras. / Ph. MalcaDepuis dix ans, le Franco-marocain a bataillé pour apprendre le métier, sans jamais baisser les bras. / Ph. Malca

Bayda mon amour

Une fois lancé sur Casablanca, Malca ne s’arrête plus, son amour pour la ville transcende tout. D’ailleurs, nombreux de ses clips sont une sorte d’ode à la ville blanche. «Je fais quasiment six aller-retour par an. Casablanca c’est mon cortex. C’est la source de mes plus folles histoires. Un terrain pour une inspiration pour ce que je veux revendiquer comme propos, c’est un terrain incroyable. Le rapport orient/occident qui existe à Casa est fascinant. Pour moi, il y a tout à construire. J’ai besoin d’être là-bas, de m’imprégner de ce qui se passe. Autant à Paris, je peux être très casanier, passer beaucoup de temps dans mon studio. Autant à Casablanca je vais vivre à 100 à l’heure. Ça me nourrit énormément», déclare le jeune homme.

Malca gagne en notoriété d’année en année, mais il vient de loin. Depuis dix ans, le Franco-marocain a bataillé pour apprendre le métier, sans jamais baisser les bras. «Je vais avoir 29 ans à la fin de l’année, j’ai dix ans de galère derrière moi». L’ambition de l’artiste n’est pas de percer à tout prix, au dépent de sa vie personnelle : «J’y arrive ou pas, ce n’est pas grave. Je profite beaucoup de la vie. Surtout en ce moment, parce que je n’ai pas toujours eu du succès, que ce soit à l’école ou au lycée. J’essaie d’apprécier ces moments, éphèmères», confie l’interprète de «Casablanca Jungle».

«J’ai envie de faire rêver mes proches, qu’ils y croient avec moi. C’est ça qui me stimule. Et surtout, j’ai envie d’être un artiste, je veux créer et raconter des histoires, faire de la bonne musique. Créer pour moi est une sorte d’exutoire.»

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