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Grand Angle

Travailleurs saisonniers en Italie : Eldorado ou enfer ?

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) vient de rendre public un rapport, suite à dix jours d’enquête dans le monde des immigrés en majorité Marocains, résidant sur le territoire italien et qui font l’objet d’une véritable exploitation – voire de l’esclavage - dans les campagnes de San Nicolo Varco, à une centaine de kilomètres au Sud de la ville de Naples. C’est ce qu’a annoncé, ce mardi, l’agence de presse italienne ASCA.
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Ils sont près du millier et vivent dans des conditions exécrables. Il s’agit de jeunes immigrés dans les campagnes italiennes de San Nicolo Varco dans le Sud du pays, de nationalité Marocaine pour la plupart. « Les conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent sont dangereuses et inhumaines », a déclaré à l’ASCA, Peter Schatzer, le représentant régional de l'OIM à Rome qui a dirigé cette enquête.

Ces travailleurs vivent dans un centre de regroupement, situé dans la même localité. Ils sont près de 1 200 âmes à squatter des bâtiments abandonnés et des espaces qui ressemblent plus à des décharges d’ordures qu’à un cadre de vie décent. Sans eau potable, ni électricité, ces jeunes travaillent douze heures par jour dans les cultures sous serres et domaines agricoles de la région, pour ne gagner pas plus de « 15 ou 20 Euros », sans contrat de travail.

Plus que de l’exploitation, cet « esclavage », selon les propos de Flavio Di Giacomo, porte-parole de l'OIM en Italie, est mené par des gens « peu scrupuleux » et qui profitent de la clandestinité de ces jeunes migrants pour les soumettre à des conditions de travail inhumaines. « Nous sommes face à une urgence humanitaire car ces gens vivent dans des conditions insupportables. Leurs salaires sont bien inférieurs au minimum légal », a ajouté le porte-parole de l’OIM, dans les pages de L’Express.

L’eldorado peut très vite tourner en un véritable enfer. La situation des travailleurs de San Nicolo Varco est loin d’être isolée. En effet, Flavio Di Giacomo a poursuivi en soulignant que « des milliers et des milliers d'immigrés » sont concernés par cette situation à travers tout le pays, surtout dans le Nord. Dans le texte du rapport, repris par L’Express, l’OIM précise que « de nombreux candidats à l'entrée en Italie ont versé jusqu'à 8.000 euros à des intermédiaires dans leur pays d'origine, avec la promesse d'obtenir un emploi saisonnier ». Débarqués sur le sol italien, « ils découvrent que leur prétendu employeur a disparu ou bien qu'il refuse de les embaucher. Sans permis de travail, ils sont une proie facile pour tous ceux qui veulent les exploiter », avance Peter Schatzer. Désillusion et désarroi à la clé.

En dépit des quotas annuels fixés par le gouvernement transalpin afin de permettre à des migrants légaux de venir travailler comme saisonniers, le travail clandestin constitue, selon les chiffres officiels, entre 15,9 et 17,6% du produit intérieur brut (PIB) italien.

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