«Le projet tel qu'il a été proposé par le roi hier (vendredi) ne répond pas à nos revendications pour une véritable séparation des pouvoirs. Nous protesterons pacifiquement dimanche (19 juin) contre ce projet». C’est la réponse apportée par le Mouvement du 20 février au discours du roi Mohammed VI de ce vendredi 17 juin. Le Mouvement revendique une «monarchie parlementaire» et s’apprête à organiser des dizaines de manifestations dans plusieurs villes marocaines.
A Casablanca, les protestataires se sont donnés rendez-vous à Derb Soltane demain à partir de 18 heures. Leurs camarades de Rabat ont également prévu de se rassembler au quartier Youssoufia à la même heure. Le vendredi soir, tout juste après l’allocution radiotélévisée du roi, des milliers de Marocains sont sortis dans les rues dans plusieurs villes. Ces rassemblements, contrairement à ceux appelés par le Mouvement du 20 février, saluaient les réformes annoncées par le souverain.
Les partis exultent
Ces réformes ont été saluées par la plupart des grandes formations politiques marocaines qui appellent à voter «oui» lors du référendum du vendredi premier juillet. C’est le cas du Parti de l’Istiqlal de l’actuel premier ministre Abbas El Fassi, du Parti authenticité modernité (PAM), ou encore du Rassemblement National des Indépendants (RNI) dirigé par le ministre de l’Economie et des Finances, Salehedine Mezouar. Le Parti pour la Justice et le Développement de Benkirane, qui devait tenir une réunion de son secrétariat national, ne s’était pas encore prononcé à l’heure où ces lignes étaient écrites. Son secrétaire général, après avoir menacé d’appeler à voter «non», a qualifié de «pertinent et positif» le discours de Mohammed VI du vendredi soir.
En dehors du Maroc, la France a été l’un des premiers pays à réagir après la sortie du roi. Le président français, Nicolas Sarkozy a qualifié d’ «avancées pertinentes» les réformes annoncées et appelle le peuple marocain à approuver le nouveau texte. Le locataire de l’Elysée a également fait savoir que la France appuie la «démarche exemplaire» entreprise par le Maroc.