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Interview

Le bédéiste Rebel Spirit annonce la sortie de «Le Casablancais 2»

Après le succès fulgurant de son «Guide casablancais», ce lauréat de l’Ecole des beaux arts de Casablanca a réussi à se frayer un chemin sur la scène artistique marocaine. Il vient d’annoncer la sortie du tome 2 de sa bande dessinée consacrée à la ville blanche. Cette fois-ci, il est question d’une histoire d’amour «kitsh et underground» entre deux personnages baroques. Mohammed El Bellaoui, alias Rebel Spirit, revient pour Yabiladi sur sa BD et ses projets.

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L'artiste marocain Mohammed El Bellaoui. / Ph. Facebook
Temps de lecture: 3'

La bande dessinée que vous vous apprêtez à sortir le 3 novembre raconte une histoire d’amour qui se déroule à Casablanca, le tout dans une atmosphère kitsh et underground. Quelle était votre motivation ?

L’inspiration m’est venue des films et séries indiens, mexicains, égyptiens et marocains qui étaient diffusés sur les deux chaînes de télévisions marocaines, RTM et 2M. Ce sont des films que je qualifierais de «low cost» ; leur qualité était médiocre, l’histoire n’était pas parfaite. C’était aussi très répétitif... En bref, il ne s’agissait pas de grosses productions américaines. Mais ce sont les histoires avec lesquelles j’ai grandi. C’est «pro-kitsch», alors je me suis dit que la première histoire d’amour que j’allais écrire ressemblerait à ça.

Au delà de la retransmission télévisée, ces histoires s’inspirent-elles du réel ?

C’est quelque chose qui existe au Maroc, en l’occurrence à Casablanca. C’était légitime pour moi d’écrire une histoire d’amour qui s’inspire des films qui ont marqué mon enfance, ainsi que celle de nombreux Marocains.

Pourquoi Casablanca ?

J’ai passé toute ma vie à Casablanca. C’est une ville qui m’a beaucoup donné et appris, et par-dessus tout que j’aime beaucoup. Je la connais comme ma poche, c’est pourquoi je saurais bien la rapporter et la dessiner. C’est ma source d’inspiration, de bonheur, de malheur, source de pollution aussi.    

Quand avez-vous amorcé le travail sur le tome 2 ?

J’ai fini l’écriture du tome 2 fin 2015, début 2016. Il ne manquait que la partie dessin, la recherche de financement et l’équipe adéquate.

Etait-ce de l’autoproduction comme pour le tome 1, ou bien avez-vous bénéficié d’une aide institutionnelle et/ou privée ?

Non, c’était de l’autoproduction. J’ai toutefois bénéficié de l’aide de quelques partenaires pour l’impression. Pour le premier tome, c’est l’espace culturel et artistique multidisciplinaire L’Uzine et l’Institut français de Casablanca qui m’ont aidé. Quant au tome 2, je me suis tourné vers le ministère de la Culture.

Le tome 1 a connu un succès fulgurant et inattendu. Comment les fans marocains de bande dessinée ont-ils accueilli la nouvelle de la sortie du tome 2 ?

Je recevais beaucoup de messages de la part des fans sur les réseaux sociaux. On me demandait souvent où j’en étais avec mon projet, c’était toujours très motivant. D’ailleurs, on a publié une sorte de trailer sur YouTube pour annoncer la sortie de «Le Casablancais 2». C’est un rêve qui devient réalité.

Comptez-vous poursuivre cette aventure en sortant un tome 3 ?

Oui, j’espère réellement sortir d’autres numéros à l’avenir. Je suis à présent à mi-chemin du tome 3 que j’ai commencé à écrire.

La bande dessinée a-t-elle toujours été la meilleure manière de vous exprimer ?

J’ai passé mon enfance à lire des BD, dont je redessinais les personnages, et à jouer aux jeux vidéo. Je regardais beaucoup de films d’animation également. La bande dessinée est un média facile d’accès ; elle offre certes une image mais laisse aussi beaucoup d’espace à l’imagination pour créer.

Mais je ne vous cache pas qu’au départ, je ne cherchais pas vraiment à être bédéiste, mais graphic designer. Or, je me suis vite rendu compte que la discipline n’était pas faite pour moi. J’avais beaucoup de mal avec la géométrie et j’étais fatigué de devoir suivre les chartes des clients, alors j’ai effectué un retour aux sources.

Ce retour à la BD a-t-il été une révélation ?

Oui, les échanges avec les professeurs étaient très intéressants, très stimulants, peu ennuyants, alors j’ai poursuivi sur ce chemin et de fil en aiguille, le tome 1 du «Guide du Casablancais» est né. Il s’agissait de mon projet de fin d’études à la sortie de l’Ecole des beaux arts de Casablanca. Depuis, l’aventure continue et j’espère qu’elle ne prendra pas fin.

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