Le Polisario en passe de prendre part au sommet UA-UE, grâce au dernier cadeau de Dlamini-Zuma

C'est désormais officiel. Le conseil exécutif de l'Union africaine, qui s’est réuni le 16 octobre à Addis-Abeba, a décidé de donner un délai de 10 jours à la Côte d'Ivoire pour adresser des invitations à tous les membres de l'UA pour prendre part au sommet Union africaine-Union européenne y compris le Polisario. Visiblement, les pressions de l’Afrique du sud a porté ses fruits.

Le conseil a mandaté le président de la Commission de l’Union africaine pour «poursuivre ses consultations de haut niveau et les conclure le 27 octobre 2017. Faute de parvenir à un consensus basé sur les décisions de l’Union africaine, les dispositions de la Décision EX.CL/Dec.942(XXX), paragraphes 4 et 5, seront automatiquement appliquées», lit-on sur le document publié hier.

Pour comprendre les mises en garde figurant dans le texte, il faut tomber sur la Décision EX.CL/Dec.942(XXX) et connaitre les circonstances de son approbation par les ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine.

Le dernier cadeau de Nkosazana Dlamini-Zuma au Polisario

Celle-ci insiste sur «le droit de tous les États membres à participer à toutes les réunions, activités et manifestations organisées dans les partenariats auxquelles l’UA participe». Dans le cas contraire, «les États membres qui ne se conforment pas aux dispositions de la décision précitée seront privés du privilège d’accueillir les réunions conformément à l’article 23 de l’Acte constitutif» de l’organisation panafricaine.

Cette résolution été adoptée par le conseil exécutif de l’organisation continentale lors de sa session tenue, du 25 au 27 janvier 2017 dans la capitale éthiopienne, soit seulement quelques jours avant l’intégration officielle du Maroc au sein de l’UA. C’est en effet le dernier cadeau de la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma au Polisario avant de céder la présidence de la CUA au Tchadien Moussa Faki Mahamat.

Une décision destinée à torpiller toutes les tentatives du Maroc d’exclure le Polisario de prendre part aux rencontres internationales de partenariat entre l’Union africaine et les autres groupements continentaux ou avec des Etats, tels les sommets avec l’UE, l’Inde, la Chine, le Japon ou encore la Ligue arabe.

Force est de constater que sur ce sujet, la marge de manœuvre du Maroc s’est nettement réduite. La partie est-elle définitivement perdue par le royaume ?