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Grand Angle

Habitants des bidonvilles au Maroc : - 20% en dix ans

Le nombre de familles à vivre dans les bidonvilles a baissé de près de 20% en dix ans, révèlent les dernières données du HCP sur l’Habitat. Pour autant rares sont les villes déclarées «sans bidonvilles» à vérifier leur titre. Dans tout le Maroc, des bidonvilles se sont également construits ces dix dernières années.

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Nabil Benadellah a annoncé l'erradication des bidonvilles de Casablanca pour 2018, mais il sera impossible de tenir cet engagement, alors que presque 10% de la population de la ville y residait encore en 2014 / DR
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Le HCP en atteste, les bidonvilles se réduisent au Maroc. Le nombre de familles à vivre dans les bidonvilles a baissé de près de 20% en dix ans. 1,4 million d’habitants y vivent cependant encore, soit 4,5% de la population en 2014 contre 7,2 % dix ans plus tôt. C’est la preuve que le programme «Ville sans bidonville» opère, que les opérations de relogements sont efficaces et que la pauvreté se réduit. Cette réduction a été plus ou moins forte selon les différentes régions du pays. Leur nombre a baissé de près de 45 % dans la région Tanger Tetouan Al Hoceima qui est pourtant très dynamique. Il a également baissé d’un tiers environ dans la région de Rabat Salé Kenitra, mais de seulement 17% environ à Casablanca Settat.

Le succès de l’action publique est indéniable mais les annonces régulières du ministère de l’Habitat sont nettement moins crédibles. Avec ses nouveaux chiffres issus du recensement général de la population, le HCP prouve ainsi que les bidonvilles n’ont pas été totalement éradiquées des villes déclarées «ville sans bidonville». Ainsi, en 2013 Oujda décroche le titre mais moins d’un an plus tard les enquêteurs du HCP rencontrent près 0,8% de la population de la ville dans ce type d’habitation. Le taux est effectivement très faible mais il n’est pas nul et rapporté à la forte population d’Oujda, ce sont encore près de 900 familles qui vivaient alors dans des bidonvilles. Le constat se répète à Sidi Kacem et Deroua déclarées «villes sans bidonvilles» la même année. Dans chacune de ces villes moyennes cent à deux cent familles vivent encore dans cet habitat sommaire en 2014.

La majorité des bidonvilles sur l'axe Casa-Rabat

Le concept de «villes sans bidonvilles» du ministère de l’Habitat ne voit dans les bidonvilles qu’un stock à vider alors qu’en parallèle se construisent de nouvelles habitations de ce genre. 6,9% des bidonvilles de Kénitra et 6,4% de ceux de Dar Bouazza ont ainsi moins de 10 ans. La baisse générale du nombre de personnes à vivre dans ces conditions montre qu’il se crée heureusement moins de bidonvilles qu’il n’en disparait mais la dynamique qui porte la construction de nouveaux bidonvilles est bien réelle. Elle touche la totalité du pays mais elle est particulièrement forte dans la commune de Casablanca qui rassemble 16,1% des bidonvilles de moins de 10 ans.

Les régions de Casablanca et Rabat rassemblent ainsi l’immense majorité des bidonvilles du pays. Un peu moins de 9,7% des ménages de la nouvelle Région Casablanca-Settat et 8% des ménages de Rabat Salé Kénitra vivent dans des bidonvilles. Leurs conditions de vie sont inacceptables mais ils disposent tout de même parfois des premières commodités, contrairement à l’image terrible que les bidonvilles donnent de l’extérieur. Ainsi, 89,1% de ces bidonvilles disposent de cuisines et la quasi-totalité de toilettes. En revanche, leurs habitants doivent de rendre au hamam car aucun ou presque n’a de salle de bain. Désormais, 41,7% de ces petites habitations sont raccordées au réseau d’électricité et 69,7% au réseau de distribution de l’eau.

* En raison de la redéfinition des régions en 2015, les données de 2004 ont été ajustées par province pour les rendre comparables avec celles de 2014.

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