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Grand Angle  

Rabat : Immersion au sein du Centre d’accueil de jour des malades d’Alzheimer [Photos et vidéos]

Le Centre d’accueil de jour des malades d’Alzheimer se veut un havre de paix pour les patients et leurs familles. Inauguré par le roi Mohammed VI le 28 mai dernier, ce centre médico-social dispense plusieurs soins aux malades et, surtout, un accompagnement pour les familles.

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Le Centre d’accueil de jour des malades d’Alzheimer a ouvert ses portes à Rabat le 28 mai dernier. / Ph. Zaïnab Aboulfaraj
Ph. Agence Samouraï
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Ph. Agence Samouraï

Le Centre d’accueil de jour des malades d’Alzheimer a ouvert ses portes à Rabat le 28 mai dernier. L’établissement, situé dans le quartier Hay Ennahda, est une structure médicale spécialisée dédiée à la maladie d’Alzheimer - la première du genre au Maroc. Samedi 7 octobre, une visite de presse a été organisée par la Fondation Mohammed V pour la solidarité, qui a conçu le lieu. Il est géré par l’association Maroc Alzheimer, fondée en 2004 à Rabat.

L’association organise chaque année une journée de sensibilisation et d’information pour les familles des malades atteints d’Alzheimer «pour prévenir et informer des avancées de la maladie», indique à Yabiladi Sanae Dardikh, directrice du pôle communication de la Fondation.

«L’association Maroc Alzheimer chapeaute les activités du centre, notamment lors de cette journée particulière. Elle s’organise avec les différents médecins de manière à éduquer, instruire et prendre en charge.»

Le Centre peut accueillir les malades de type 1 et 2. Le stade 1 désigne une personne «qui ne présente aucun trouble de la mémoire. Aucun symptôme de démence n’est décelé lors d’un entretien avec un professionnel de la santé», indique L’Alzheimer’s Association sur son site. Le stade désigne 2 fait référence à un «déficit cognitif très léger (pouvant être lié à l’âge ou aux premiers signes de la maladie d’Alzheimer)». «La personne a parfois l’impression d’avoir des trous de mémoire, d’oublier des mots courants ou l’endroit où se trouvent certains objets de la vie quotidienne. Mais aucun symptôme de démence n’est détecté lors d’examens médicaux ou par les amis, la famille ou les collègues.»

La particularité de cette structure, c’est qu’elle propose une prise en charge triple : «Sociale, avec l’accompagnement, l’écoute et le soutien des familles et des malades, et médicale, à travers des traitements thérapeutiques. Enfin, le soulagement des familles une fois par semaine lorsque le patient passe la journée au Centre», explique Sanae Dardikh. Les malades atteints d’Alzheimer ont besoin d’une personne qui les prenne en charge en permanence. «C’est une charge très lourde pour les familles.»

«Une maladie des familles avant tout»

Pour le président de l’association Maroc Alzheimer, le professeur Mustapha El Alaoui Faris, «Alzheimer, c’est avant tout une maladie des familles». Au Maroc, la survie des malades est de 12 ans, quand elle est de 15 à 17 ans dans les autres pays, précise le neurologue. «Entre 3 à 5% des personnes de plus de 65 ans risquent de contracter la maladie, quel que soit leur pays», ajoute-t-il.

Au Maroc, 100 000 cas de démence apparentée et maladie d’Alzheimer (sérieuse perte ou réduction des capacités cognitives suffisamment importante pour retentir sur la vie) sont dénombrés, dont 20 000 à Rabat. «En plus des médicaments que prescrit le médecin traitant (le neurologue) qui ralentissent la maladie, le patient a besoin d’un centre de jour», indique Mustapha El Alaoui Faris. Jusqu’à présent, il n’existait pas de traitement curatif d’Alzheimer au royaume.

Au Centre, les patients bénéficient d’un accueil et de thérapies non médicamenteuses basées sur la stimulation des fonctions cognitives. Au total, 24 salles se côtoient, chacune ayant sa spécialité : médecine générale, psychiatrie, psychomotricité, neurologie, orthophonie et kinésithérapie. L’établissement dispose également d’un pôle médical et d’un pôle d’accompagnement social. La prise en charge sociale se divise en plusieurs ateliers : stimulation cognitive, médiation artistique et accompagnement. Des soins qui peuvent être effectués individuellement ou en groupe.

Rkia a assisté à cette journée de rencontres avec son mari Hamid. Très émue, elle raconte les difficultés liées à la maladie : «Quand mes enfants ont su que leur père était atteint d’Alzheimer, ils l’ont laissé tomber. Je suis seule à m’occuper de lui. Quelques fois, il attend juste que le téléphone sonne pour que quelqu’un demande de ses nouvelles», souffle Rkia, pendant que son mari essuie les larmes qui roulent sur ses joues.

Le Centre peut accueillir une centaine de personnes. Pour l’instant, 20 personnes par jour seulement peuvent bénéficier des soins qu’il dispense.

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