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Grand Angle

Prison - Terrorisme : La grande évasion [version marocaine]

Selon des sources proches de l’appareil sécuritaire, les 9 personnes incarcérées à la prison de Kenitra pour leur participation aux attentats de Casablanca en 2003 (et condamnées à 20 années de prison), ont réussi à se faire la malle, ce lundi 7 avril 2008 à l’aube, grâce à un tunnel sous terrain. Autant dire que le chef d’œuvre de John Sturges et la production du film culte «La grande évasion» avec, entre autres, le regretté Steve Mc Queen, a servi d’inspiration.
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«Tout le monde sait que les prisons au Maroc sont de véritables nids à corruption. Elle est omniprésente à l’extérieur, pourquoi ne serait-elle pas de rigueur à l’intérieur ? On peut tout se procurer, des denrées alimentaires, des cuisiniers, des cartes téléphoniques, des cigarettes,…contre de l’argent. Dans le cas précis, et selon le courrier des évadés, il n’y aurait pas eu de complicité du personnel pénitencier, mais sait-on jamais ?», déclare une source bien informée.

Pour l’heure, une véritable chasse à l’homme a été lancée depuis que la nouvelle a été répandue dans le pays. Les postes frontières ont été sensibilisés et le centre de veille, à savoir tous les acteurs en charge de la sécurité du pays, a été activé. Originaires de Casablanca, les anciens pensionnaires du centre pénitencier de Kenitra n’ont cessé de clamer leur innocence et ils ont «justifié» leur évasion comme seul recours pour retrouver la liberté.

Cette nouvelle affaire d’évasion, quelque peu spectaculaire, relance le débat sur le fonctionnement des prisons au Royaume. Alors que la surpopulation carcérale a été pointée du doigt depuis des années, les pratiques comme la corruption semblaient être «normalisées» voire banalisées. Certes, à ce stade de l’enquête, il est trop prématuré pour tirer des conclusions. Néanmoins, la «piste» de la complicité ne devrait pas être écartée par les enquêteurs.

Comment les outils nécessaires à la construction du fameux tunnel ont pu être introduits dans la prison ? Réussir à creuser des dizaines voire des centaines de mètres en sous sol n’est pas un exercice de tout repos. Il faut creuser des heures et des heures au nez et à la barbe des surveillants. Où sont passés les kilogrammes de terre ? Comment 9 personnes «domiciliées» dans différentes cellules ont pu prendre la fuite dans le même timing ? Autant d’interrogations dont les réponses conditionneront l'éclatement de la vérité.

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