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Grand Angle

Affaire Ben Barka : Les enquêteurs français perdent Abdelhaq Achaâchi, décédé à Casablanca

Après Mohamed Achaâchi, décédé en 2002 et Boubker Hassouni en octobre 2015, les enquêteurs français qui instruisent le dossier de l’assassinat de Mehdi Ben Barka viennent de perdre Abdelhaq Achaâchi, un des dirigeants du CAB 1, le service qui a supervisé toute l'opération. En 52 ans d’investigations à rebondissements, l’enquête a perdu des témoins clés ; des Marocains mais également des Français.

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Mehdi Ben Barka. / DR
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L’enquête sur l’assassinat de Mehdi Ben Barka vient de perdre un autre témoin clé. Abdelhaq Achaâchi est décédé vendredi 22 septembre à Casablanca, indique le site saoudien Elaph.

Avec le décès de l’un des dirigeants du CAB 1, aux côtés de son frère Mohamed décédé en 2002, les enquêteurs français font face à un réel obstacle, compliquant ainsi leur mission dans la recherche de la vérité. Et pour cause, Abdelhaq Achaâchi est cité dans plusieurs œuvres (littéraires et documentaires) ayant traité l’affaire Ben Barka.

Il figurait d’ailleurs sur la liste des cinq responsables marocains réclamés en automne 2007 par l’ancien juge Patrick Ramaël - qui n’est jamais parvenue à Interpol.

Les autorités françaises bloquent toujours les mandats d’arrêt visant le général Hosni Benslimane ; le général Abdelkader Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) ; Boubker Hassouni, infirmier et agent du CAB 1 ; Miloud Tounzi, alias Larbi Chtouki, l’un des membres présumés du commando marocain qui aurait pris part à l’opération, et Abdlekak Achaâchi. 

L’enquête menacée par le spectre de la mort

Le décès d’Achaâchi intervient deux années après celui de Boubker Hassouni. L’infirmier a rendu l’âme début octobre 2015. En plus de cinquante ans de présence sur la scène internationale, l’affaire Ben Barka a connu la disparition, parfois dans des conditions non encore élucidées, ou la mort de ses nombreux protagonistes.

Le 17 janvier 1966, soit seulement quatre mois après l’enlèvement du fondateur de l’Union nationale des forces populaires, un premier décès est enregistré : Georges Figon, qui s’était fait passer pour le réalisateur du film qui a servi à piéger Ben Barka, se suicidait alors qu’il était cerné par la police française.

Six ans plus tard, le corps du truand Georges Boucheseiche, chez qui Ben Barka avait été torturé, était retrouvé sans vie à Tanger. Il avait fui la France juste après sa condamnation par contumace (le 5 juin 1967) à perpétuité dans l'affaire de la disparition de Ben Barka. Sa mort demeure un mystère.

En 2002, Mohamed Achaâchi, le chef du CAB 1, est mort après de longues années passées dans le renseignement. Avec le décès de tout ce groupe de témoins, il ne reste en vie que Miloud Tounzi, alias Larbi Chtouki, considéré comme étant l’un des organisateurs présumés de l’enlèvement de Ben Barka.

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