Placé en détention depuis plus d’un mois, Rachid Niny a été finalement condamné, à un an de prison ferme et 1000 dirhams d’amende. La sentence a été prononcée aujourd’hui, jeudi 9 juin, par le tribunal de 1e instance d’Ain Sebaâ, à Casablanca.
Accusé d’avoir relayé de fausses informations, le directeur de publication du quotidien arabophone «Al Massae» a été condamné pour avoir «jeté du discrédit sur une décision de justice, tenté d'influencer la justice et évoqué des faits incriminés non avérés». Le représentant du ministère public avait requis une condamnation à la prison ferme à l’encontre de Rachid Niny ainsi que l'interdiction d'exercer son métier de journaliste au Maroc. Le tribunal n’a pas retenu, toutefois, cette dernière requête, rapporte l’AFP.
La défense fera appel
Cependant, l’affaire n’est certainement pas à sa fin. Les avocats de Rachid Niny prévoient de faire appel à cette décision judiciaire. «Nous rejetons ce verdict qui est une atteinte à la liberté d'expression. Nous regrettons que la justice ait écarté l'application du code de la presse à la faveur du code pénal» a déclaré Me Khalid Sefiani, cité par l’Agence France Presse. L’avocat affirme également que la défense va «faire appel de cette décision de justice».
Pour rappel, lors de l’audience qui s’était tenue jeudi 2 juin, les avocats de Rachid Niny avaient décidé de se retirer, après que le tribunal ait refusé leur demande de juger le journaliste selon le code de la presse et non le code pénal, comme ce fut le cas aujourd’hui. Rachid Niny, quant à lui, avait refusé catégoriquement de dévoiler ses sources, à la base des articles incriminés.
Publication de fausses informations ?
Arrêté le 28 avril dernier par la Brigade nationale de la police judiciaire, Rachid Niny a été placé ensuite la prison Oukacha de Casablanca. L’accusation lui reproche d’avoir «méprisé des décisions de justice» et «dénoncé des crimes qui n'ont pas eu lieu».
Rachid Niny avait relayé, dans les lignes de sa chronique «Chouf Tchouf», un ensemble d’informations relatives à des personnalités «bien placées» de l'Etat dont Ali Fouad El Himma et le directeur de la Surveillance du territoire, Abdelatif Hammouchi. Aucune enquête n’a été faite, jusqu'à présent, pour vérifier l’authenticité des ces mêmes informations.